On croit rêver ! Ce qui menace l'hôpital de Vierzon, la CFDT du Cher, plus précisément le conseil départemental du syndicat santé sociaux du Cher, le concrétise pour sa propre section syndicale de l'hôpital de Vierzon, une section, attachez vos ceintures, mise sous administration provisoire pour six mois ! Avouez que c'est cocasse venant d'un syndicat dont trois des leurs se battent avec d'autres syndicatsOn lit, sur un document officiel, pour que leur outil de travail ne se retrouve pas sous administration provisoire ! Il fallait oser.

Toujours est-il qu'après avoir lutté pendant quatre mois pour le maintien des services de l'hôpital, après avoir été à l'initiative d'un certain nombre d'actions marquantes au sein d'une intersyndicale qui n'a parlé que d'une seule voix tout au long des semaines, les trois délégués syndicaux sont mis de côté, rayés des cadres, privés d'accès aux ordinateurs et aux adresses mails. Mais que reproche la CFDT du Cher à ces trois syndiqués de l'hôpital de Vierzon ?
On lit la réponse sur un document officiel : "Un non-respect des décisions du conseil syndical après de multiples rappels à l'ordre du syndicat et un non-respect des règles du fédéralisme ainsi que la mise en oeuvre de pratiques contraires aux règles de la CFDT etc." Selon Coluche, "Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme, c'est le contraire."

Le syndicalisme doit théoriquement libérer le syndiqué du joug de son dominant, or, il prend la place de ce même dominant pour rappeler à celui qui paye sa cotisation chaque mois, que non seulement le syndicat l'encaisse mais qu'en plus, c'est lui qui décide !
Les trois membres de la section CFDT, avec les autres syndicats de l'hôpital, ont été en première ligne, en donnant de leur temps, de leurs nuits, de leurs journées, de leur vie de famille à un combat que la CFDT du Cher pouvait suivre, entre autre, jour par jour sur Vierzonitude. Et la seule chose qui compterait alors dans un combat syndical aussi intense que celui qui a été mené pendant plusieurs mois, c'est d'obéir aux ordres d'un comité syndical ? C'est de respecter à la lettre les règles du fédéralisme ? C'est venir à des réunions ? C'est refuser de soutenir des hôpitaux en lutte ?
Les syndicats, aussi réformistes soient-ils, veulent-ils devenir une fabrique de moutons ? Les membres de la section de l'hôpital n'ont pas démérité, on les as vus sur tous les fronts, à la manœuvre, cherchant des actions à mettre en place, les mettant en place avec d'autres. On peut comprendre, qu'occupés à ce genre de programme, en plus de leur boulot, ils n'ont pas eu le temps de satisfaire à la réuionite ambiante pour remplir les cases de ce qui devient alors une administration centrale exigeant le doigt sur la couture du pantalon. Mais surtout, la CFDT a-t-elle choisi le bon moment pour mettre au ban trois des leurs ?
Le combat qui les motive ne se résume pas, chez eux, à une simple étiquette mais à une conviction profonde. Une conviction qui va bien au-delà que le simple paiement d'une cotisation. Même sans étiquette, on sait que cette énergie leur est chevillée au corps.
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Cuissardes de Fiscalie 20/11/2018 21:13
M 20/11/2018 20:47