Le montant des factures d'eau impayées à la régie municipale Réavie a atteint les 1,8 million d'euros. Des impayés qui font toujours débat, lors des conseils municipaux, notamment de la part de l'opposition municipal. Une somme confirmée d'ailleurs par le dernier rapport de la chambre régionale des comptes.
"Au fil des années, cette situation a généré l'accumulation d'un stock de factures à recouvrer de près de 1,9 millions d'euros au 30 novembre 2020. Le niveau d'impayés dépassait 4,6% en 2018 contre seulement 1,8% au niveau national et s'établissement même à 6% en 2020."
La lecture du procès-verbal des conseils municipaux est toujours riche d'enseignement puisque les conseils sont enregistrés et retranscrit par écrit. C'est comme ça que nous apprenons que Fabien Bernagout, élu de la majorité estime pour sa part : "Cela fait 1,8 millions d’euros, certes. Mais il faut bien comprendre que ce chiffre est un cumul depuis 2011 ! 3 % de « reste à recouvrer », ce n’est pas énorme !"
Ben non, ce n'est pas énorme 1,8 million d'euros quand il s'agit de défendre sa propre gestion. Que n'aurait-il pas dit si Véolia gérait toujours l'eau et qu'un tel chiffre lui soit venu aux oreilles. Mais peut-être qu'avec Véolia, ce chiffre n'existerait-il pas à un tel niveau.
Jill Gaucher, maire adjoint chargé des services publics affirme que "le Trésor Public travaille avec certains agents au règlement de ces factures. Il y a des actions ! Il y a eu des saisies sur salaire, des voitures de saisies. C’est un travail lourd et long. L’augmentation du prix de l’eau n’est absolument pas due à cela."
Bien sûr que non, ce n'est pas l'augmentation ! Quand Véolia, lorsqu'il avait le marché augmentait le prix, les élus étaient vent debout !
Pour Philippe Fournié, autre maire-adjoint, "la régie de l’eau a permis à la ville d’économiser sur certaines onéreuses prestations qui nous étaient facturées auparavant. Il faut savoir que l’on payait une taxe et des frais de siège. On a baissé le prix de l’eau pour les classes moyennes dès la création de la régie. Concernant les impayés, il n’y a pas que des fraudeurs ! Il y a des décès, du social et des liquidations d’entreprises. Il faut prendre en compte la situation de notre territoire."
Mary-Claude Grison, élue d'opposition estime que "les Vierzonnais qui payent régulièrement leurs factures n’ont pas à payer pour les autres en subissant les augmentions !"
Allons, "1,8 million d'euros, ce n'est pas énorme", n'est ce pas M. Bernagout ?
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Selon la chambre régionale des comptes, fragilité économique du territoire et d'une partie de sa population, mode de facturation (en fin d'année), manque de résolution de l'action du comptable public, chargé du recouvrement des titres ett de la mise en œuvre des lettres de relance, mise en demeure de payer, phase comminatoire, poursuites, sont à l'origine de ce taux d'impayés.
"Les créances impayées des exercices 2018 et antérieurs s'élèvent à près d'un million d'euros.../... Ainsi, en 2021, seulement 17% de ces créances (des exercices de 201- à 2018) avaient pu être recouvrées." Ainsi, des pertes de "346.000 euros" ont été inscrites à la période 2015-2019. Les 160.000 euros prévus par le conseil municipal de jeudi représentent 15% des créances impayées (1,07 million d'euros).
Là encore, sur 22 millions d'euros de travaux prévus, entre 2016 et 2020, seulement 4,8 millions d'euros ont été exécutés. La ville explique "des contraintes financières" et "la rareté des subventions disponibles en matière d'eau potable."
Ainsi, l'objectif de la régie municipale de l'eau, "est de parer au plus nécessaire et de maintenir les rendements du réseau en priorisant les interventions en fonction de l'ancienneté des équipements au niveau de fuite."
La ville de Vierzon explique, pour sa part, que "le pourcentage d'impayés sur la période de 2011-2020 est de 2,83%, soit, 1,3 million d'euros sur 48 millions euros de facturés. Il faut savoir que les travaux entrepris sur le réseau, depuis sa reprise en régie, sont bien supérieurs aux travaux réalisés par l'ancien délégataire."