Nous ne baisserons pas la tête, collez-vous ça dans le crâne, comme vous collez des balles, aveuglément, pour satisfaire on ne sait quelle folie meurtrière. Car derrière ces actes, il n'y a rien d'autre que la domination du vide et du brouillard par la force, le meurtre, la terreur et le carnage. Parce que la mort est le seul territoire sur lequel vous pouvez régner. Le monde des vivants est fait de lumière et de soleil, d'étoiles et de sciences, autant de choses concrètes qui vous aveuglent vous-mêmes, c'est pour ces raisons que vous ne pouvez pas vivre dans ce monde que vous souhaitez inonder d'un totalitarisme sans fondement. Car dans vos têtes, il fait si noir. Nous ne vous plaignons pas, vous n'êtes pas les victimes, vous êtes les terroristes, les commanditaires d'une mort à grande échelle, mais nous ne baisserons pas la tête.
Vous avez des armes, nous aussi. Nous savons nous en servir. La lucidité qui parvient encore à percer sous nos larmes viendront à bout de vos tentatives de domination. Il n'y a rien, ici dans les limites de ce monde, qui puissent vous permettre d'avoir raison et d'accéder à vos désirs de fous. De fous, consciemment guidés par plus fous que vous dont les certitudes prennent leur source dans le rien et dont les racines plongent dans le moins que rien. Bien sûr, c'est la guerre. Une nouvelle guerre, faite pour ce qui compose notre société de lumière, d'une détermination surhumaine. C'est-à-dire au-delà de l'humain et de l'inhumain. Nous ne baissons pas la tête. Malgré tout. Malgré le chagrin qui tord les ventres et l'effroi qui broie les sourires. Nous sommes un tout. Un tout compact.
Je n'ai perdu personne, je n'ai pas pris de balle,
Non, je n'ai pas couru avec la mort aux trousses,
Je n'ai pas entendu les coups qui ont fait mal
Et je n'ai pas pleuré, essoré par la frousse.
Je n'ai pas erré, fou, dans les rues de Paris
Et je n'ai pas crié le nom de mes amis
Disparus un instant, disparus pour toujours,
Je n'ai pas vu le sang baigné l'esprit du jour.
Je n'ai pas écrasé ma voix pour que l'on m'aide,
Et je n'ai pas non plus prié pour que j'en sorte,
Je ne me suis pas dit que sur la corde raide
Le néant m'ouvrait grand la plus lourde des portes.
Je n'ai pas essayé de fuir entre les morts
Qui jonchaient le sol mou comme des pierres humaines,
Je ne me suis pas dit "oh quel putain de sort"
Me réserve ce soir ce vaste élan de haine.
Non je n'ai rien vécu de cette nuit d'horreur
Que la procuration d'un écran de télé.
Je n'ai pas côtoyé la poudre du malheur
Qui pourtant brûle en moi à m'en faire crier.
Je ne sais plus combien de fois j'ai pu mourir,
Mort de honte et de trouille et mort d'indifférence,
Mort à ne plus avoir la conscience du pire
Même si nous savons qu'il est couru d'avance.
Mort de n'avoir pas pu, mort de n'avoir pas dit,
Mort d'avoir trop vécu, mort d'avoir réfléchi,
Mort d'être distancé, d'avoir couru trop vite,
Mort d'avoir pris le temps dans le feu de la fuite.
Je ne sais plus combien de fois j'ai pu mourir,
Le regard délavé par mes chagrins en cru,
Mort de ne plus pouvoir, mort d'avoir voulu dire
Ce que les mots contiennent de grave et de diffus.
Mort d'avoir exalté, mort d'avoir trop souri,
Mort d'être spectateur, mort de vivre à crédit,
Mort pour ne plus entendre, la vie est dégueulasse
Mort d'être assis, un soir, au bord d'une terrasse.
Je ne sais plus combien de fois j'ai pu crever
De rage et de dégout, d'angoisse et de défaite,
Mort de n'avoir pas vu la mort nous déposer
Son armée de soldats au milieu de la fête.
Mort d'être si léger, mort d'être un être humain,
Mort du matin au soir et du soir au matin,
Mort sans le faire exprès, mort pour mieux revenir,
Mort un peu, mort beaucoup, mort jusqu'à en mourir,
Mort de trop respirer, mort d'être trop vivant,
Mort jusqu'au dernier souffle, au dernier coup de vent,
Mort devant sa télé, mort derrière la radio,
Mort en ouvrant sa porte, en ouvrant ses journaux,
Mort au bout de l'instant, au pied de sa pendule,
Mort jusqu'à ne plus croire qu'on peut encore vivre,
Mort en étant debout et mort de ridicule,
Mort de soif d'exister jusqu'au point d'en être ivre.
Je vous mitraille avec ma liberté d'expression, je vous blasphème avec ma liberté des crayons, je vous casse la gueule avec la force de mes mots, je vous encellule avec mes traits même si je ne sais pas dessiner, je vous requiers perpet' avec une seule phrase, je vous bannis du périmètre de l'humain avec un seul adjectif, je vous rééduque avec mon dictionnaire, je vous athéise avec la force de l'existant, je vous convertis avec ma bibliothèque, je vous pacifie avec mes épithètes, je vous transforme en homme avec l'art du récit, je force tous vos traits avec l'art de la caricature, je gomme vos défauts avec l'art du dessin, je repasse vos contours avec mes HB, je vous enveloppe de liberté dans mes papiers journaux, je vous vomis avec mes conjugaisons, je vous désarme avec mon alphabet, je vous ampute de votre sauvagerie avec une seule lettre, je vous défie avec un seul bouquin, je vous barre le chemin avec la littérature, je vous emprisonne avec ma liberté, je vous dissous avec ma liberté, je vous enterre avec ma liberté, je vous neutralise avec ma liberté. Je vous mitraille, de la pire façon qui soit, avec le mépris qui me vrille les entrailles et l'absolue nécessité de vous éradiquer du monde, de vous étouffer, de vous faire étouffer par un trop plein de liberté, d'expression libre, de bonheur d'écrire, de la frénésie de caricaturer, de la pétillance à blasphémer, du goût universel de l'humour. En espérant que vous crachiez vos poumons par ce trop d'oxygène. A vous, bande de connards, sombres abrutis, pauvres enculés. A vous, crevures de l'humanité qui ne méritaient même pas l'enfer, juste la réalité de ce monde que vous conchiez. Je vous punis par le simple fait de résister à la merde qui emplit votre cerveau. Et je serai là, face à l'obscurantisme que vous consommez avec la puissante lumière de ma propre liberté d'expression que je vais, chaque jour, imprimer plus profondément, dans le sens que prend désormais ma vie à vous combattre avec mon arme.
Brèves de barbares - Vierzonitude
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