75.000 euros de subvention de la ville de Vierzon et 20.000 euros de subvention de la part de la communauté de communes : le Festival du film de demain, première édition à Vierzon, se met bien d'entrée de jeu.
Subventionné à hauteur de 95.000 euros par le contribuable vierzonnais, le festival a ,intérêt à être à la hauteur des espérances. A condition d'en comprendre la philosophie.
Jamais primo-festival n'avait été autant abreuvé de deniers publics, en dehors des écoles privées bien sûr, qui à Vierzon, trouvent un havre de paix financière pour grandir. Vierzon ne touchera même pas de dividendes. C'est à vous démoraliser d'être un communiste capitaliste.
En tout cas, pendant que nos élus du conseil municipal pleurent sur les subsides de l'Etat qui diminuent et font payer le contribuable vierzonnais, on balance 95.000 euros de subvention à un festival qui n'a fait ses preuves nulle part. Mais tout ce qui fera oublier Brel et les tracteurs sont les bienvenus.
Le journal La Croix évoque le futur festival du film de Demain que la ville de Vierzon a grassement subventionné à hauteur de 75.000 euros, une première pour... une première ! "Le réalisateur des Invisibles, Louis-Julien Petit, crée avec deux complices le Festival du film de demain qui se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon et vise à promouvoir un cinéma « qui tente de faire bouger les choses ».
Ainsi, lit-on, "Louis-Julien Petit, le réalisateur des Invisibles, qui a su allier comédies populaires à succès et questions sociales, l’a bien compris. Alors que son nouveau long métrage La Brigade sort en salles le 23 mars, il a décidé de créer avec Camille Carteret, juriste et passionnée de cinéma, et Mathieu Petit Bonnefond, spécialiste en communication, un nouveau rendez-vous cinématographique visant à promouvoir un cinéma engagé."
Pour ce festival que les Vierzonnais paieront à hauteur de 75.000 euros, "neuf films français y seront sélectionnés sans distinction du format de production ou de diffusion et illustreront les grands enjeux de notre société (intégration, lutte contre les discriminations sociales et sexuelles, changement climatique)." Vierzon se devait être à la pointe pour changer son image, mais parviendra-t-elle à la changer ainsi ?
On n'a toujours pas bien saisi la philosophie du festival... Et cette explication n'y changera rien... "« Si les sujets sont vastes, on a mis un point d’honneur à ce que le festival ne fasse pas de distinction de genre, expliqueMathieu Petit Bonnefond, l’un des organisateurs. La programmation est totalement décloisonnée : nous sommes ouverts aux longs métrages de fiction, de l’univers de la télévision, au cinéma en passant par celui des plateformes. »
Mais on sait qu'au terme de trois jours de compétition, un jury remettra six grands prix dont celui du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur acteur, de la meilleure actrice, du meilleur scénario, et du public. Qui se souvient des lauréats du concours international de sonates de Vierzon ?...
« Nous voulons créer du débat à l’issue des films avec les équipes de films, mettre des sujets sur la table pour construire un moment d’échanges, mêler le tout de manière intelligente tout en renforçant la conscience citoyenne », lit-on encore dans la Croix. Il est vrai que nos élus veulent aussi "émanciper le peuple de Vierzon", à travers la culture. Tout un programme !
Un nouveau festival pour les films engagés
Le réalisateur des Invisibles, Louis-Julien Petit, crée avec deux complices le Festival du film de demain qui se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon et vise à promouvoir un cinéma " qui tente de ...
https://www.la-croix.com/Culture/nouveau-festival-films-engages-2022-02-03-1201198359
Après la nébuleuse délibération tentant d'expliquer la raison pour laquelle les élus devaient voter une subvention de 75.000 euros pour un festival baptisé du Film de demain, la presse locale nous en apprend un peu plus. Mais ça reste toujours aussi... mystérieux !
Ainsi, le festival aura pour but de "décloisonner les spectateurs en mêlant tous les formats de diffusion (pour les salles, la télévision ou les plateformes)". Ah oui, on comprend mieux... Décloisonner les spectateurs... Et "susciter des rencontres avec des professionnels, ouvrir des débats" : 75.000 euros, ça fait cher l'ouverture des débats.
Mais attention les yeux : Vierzon la belle et la rebelle sort ses arguments : neuf films français seront ainsi "impactants", traitant de sujets aux enjeux sociétaux, tels que l’intégration, la lutte contre les discriminations, le climat… Très attachée au climat la ville de Vierzon qui va nous faire pousser une plateforme avec gaz-oil au programme et gaz à effets de serres en supplément.
Nous aurons également un jury "décloisonné", et "composé de six membres, notamment de professionnels et d’un étudiant de la région en option cinéma" qui "remettra six prix (meilleurs film, réalisation, acteur, actrice, scénario et prix du public)." Un petit Cannes quoi, mais avec des palmes pour barboter dans ce qui reste d'eau du canal de Berry.
On apprend encore que "la municipalité avait en effet, elle aussi, soutenu l’idée de cette manifestation figurant dans le dossier de candidature du label Capitale française de la culture 2022 (non obtenu)." Ah mince.
Le maire a évoqué un événement qui va "donner de la force à notre ville", comme les retombées du tour de France, en fait ? "Un festival qui aura pour mission de proposer des films qui éveillent les consciences et provoquent le débat". Ah, éveiller les consciences, mais pas trop. Parce que lorsque des citoyens veulent éveillez les consciences des élus, là, ça ne marche plus trop...
"L"idée est bien d’inscrire ce nouveau rendez-vous national du cinéma dans le temps, à Vierzon." National carrément. Mais, il n'existe même pas encore. A Vierzon, il suffit d'avoir l'idée d'un festival pour l'ancrer au niveau national. Comme il suffit d'ouvrir une école avec douze élèves pour qu'on vous construise un campus à presque quatre millions d'euros.
Qu'est-ce que ce futur festival baptisé Le festival du film de Demain initié et porté par le réalisateur Louis-Julien Petit ? Bonne question, Vierzonitude, merci de l'avoir posé. C'est en fait, comme le festival avorté cette année, Vierzon belle et rebelle, mais on a compris que c'était avec du cinéma. Pour le reste, c'est à dire le contenu, la délibération qui devrait être soumise au vote le jeudi 21 octobre afin que les élus octroient une coquette subvention de 75.000 euros, ne s'avance pas trop, peut-être faute d'en savoir plus, sur ce futur festival.
Alors que sait-on ?
1 - "Une volonté de cette association de créer ce festival de cinéma à Vierzon en juin 2022 en partenariat avec le ciné Lumière". La volonté suffirait donc à pouvoir capter une subvention de 75.000 euros. On espère que les bonnes volontés seront nombreuses alors, à Vierzon.
2 - Ce futur festival veut "proposer trois jours de compétition, une sélection de 9 œuvres décloisonnées (films avec ou sans distributeurs, films destinés aux plateformes ou encore à la télévision)." Parfait ! Heu, qu'est-ce qu'une œuvre décloisonnée ? Sur quoi porte la sélection des dites œuvres parce que des films destinés aux plateformes ou encore à la télévision, il y a là un paquet de styles !
3 - Le festival veut aussi proposer "des rendez-vous pour la nouvelle génération (master class, concours de court métrage pour les 12-25 ans)". Parce que l'ancienne n'a qu'à aller se faire cuire le fondement. Mais alors, quel genre de rendez-vous ? A la terrasse d'un café ? Dans les établissements scolaires ? A des ronds-points pour faire rebelle ?
4 - On sait aussi que "ce projet représente un rendez-vous culturel fort qui permettra aux cinéastes engagés de se révéler". On ne sait rien de ce festival mais on sait déjà qu'il sera fort, comme Vichy Saint-Yorre ! Evidemment, la ville ne va pas subventionner un événement à 75.000 euros et en dire que c'est un événement dont elle n'attend rien. Logique. Mais surtout, on nous promet des "cinéastes engagés", mais dans quoi ? L'action humanitaire ? Le film social ? La comédie sociétale ? Le drame urbain ? La comédie de quartier ? Et on comprend que ce sont des cinéastes engagés qui vont se révéler. A qui ? Au public ? Aux investisseurs ? Aux distributeurs de bonbons du Ciné-Lumière ?
5 - Le festival veut "échanger avec le public". Oui encore heureux, c'est la moindre des choses. Ciné-Rencontres le fait depuis des années et n'a pas 75.000 euros de subvention pour autant.
6 - Le festival veut aussi "faire avancer le débat". On est d'accord mais on va débattre sur quoi ? Sur la nécessité d'avoir des débats ? Là encore, Ciné-Rencontres le fait depuis des années et n'a pas 75.000 euros de subvention pour autant.
7 - Le festival veut aussi "créer un lieu de transmission, de combat et d'avenir". Donc, le festival va voter pour le candidat communiste aux prochaine élections, c'est ça le truc ? Un lieu de transmission ? Oui, on peut comprendre. C'est de la langue de bois, non ? De combat ? Ah, mais que va-t-on combattre alors dans ce festival ? Les anti-capitalistes ? Les opposants à la plateforme Virtuo ? Et d'avenir ? Oui le festival s'appelle le film de Demain, si on parlait du passé, ça ferait tâche.
Voilà, maintenant, vous pouvez vous faire une idée. Ou pas...