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Vierzonitude

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Le sous-préfet de Vierzon victime des coupes budgétaires

Publié par vierzonitude sur 4 Avril 2015, 11:47am

Le sous-préfet de Vierzon victime des coupes budgétaires

Vite, un mouchoir, une larme tombe ! La déclaration du sous-préfet de Vierzon, dans la presse locale, est certainement passée à l'as, pourtant, elle vaut son pesant de cacahuètes grillées. Lors d'une réunion de la chambre de commerce et d'industrie du Cher, le sous-préfet de Vierzon a en effet compati à la situation budgétaire de la chambre consulaire. Le sous-préfet a évoqué un "rouleau compresseur" budgétaire. "Je le connais bien, j'y suis également confronté !" a-t-il osé dire. Fichtre ! On a supprimé le jardinier du sous-préfet ? Il est obligé de tondre lui-même l'immense pelouse de la propriété d'Etat ? On a supprimé son chauffeur ? C'est lui qui doit passer les vitesses ? Pire : on a supprimé la femme de ménage et c'est le sous-préfet qui agite le plumeau... Quelle horreur ! La belle propriété dans laquelle loge le sous-préfet, avec sa tourelle, ses nombreuses fenêtres, souffrirait d'un manque criant de petit personnel alors, payé par le contribuable vierzonnais entre autre ?
Mais quelle horreur ! A l'heure où le personnel administratif de la sous-préfecture en est réduit à ouvrir une urne et à nourrir un chat qui fait la sieste au soleil, à l'heure où la sous-préfecture n'est plus qu'une coquille vide de sens et qui doit coûter bonbon à l'Etat, à l'heure où le service public de la sous-préfecture est réduit à deux heures d'ouverture chaque matin, où le visiteur qui s'y aventure doit décrocher un téléphone pour avoir droit à la présence d'une fonctionnaire, à l'heure de tout ça, on apprend que le sous-préfet est victime de ce "rouleau compresseur". Le jardinier, le chauffeur et l'homme à tout faire qui représentait jadis trois emplois ne font plus qu'un qu'un. Tant que le chauffeur ne charge pas le sous-préfet dans la brouette pour le conduire à une commémoration, tout va bien alors...

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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