Quelque chose déconne au pays du bon sens. A moins que la politique n'ait rien à voir avec le bon sens. Un magasin ouvert depuis 1993 ferme ses portes, demain, 8 juillet, face à la mairie de Vierzon.
Face à la mairie de Vierzon, cinq salariés se retrouvent sans emploi, quatre à temps plein, un à mi-temps.
Face à la mairie de Vierzon cinq vierzonnaises, ce sont des emplois strictement féminins, n'ont plus de travail pour certaines, elles étaient salariées du magasin depuis 22 ans.
Face à la mairie de Vierzon, un commerce ferme et aucun élu, pas même le conseiller municipal au commerce, n'a traversé la route, passé les portes vitrées pour un mot de réconfort, de soutien, un mot de désolation même, un mot simplement, même d'impuissance, peu importe mais un mot. Il n'y en a pas eu.
Face à la mairie de Vierzon, un commerce ferme avec ses cinq salariés, dans une indifférence politique qui frise l'impolitesse. La semaine passée, pourtant, les élus de cette même mairie de Vierzon, organise un rassemblement au pont de l'Europe pour soutenir le peuple grec. Mais pour soutenir les commerçants vierzonnais, rien. Pas un geste, pas un communiqué, pas un petit doigt levé, rien. Pas une parole de compassion. Les commerces crèvent et leurs salariés avec, mais la mairie de Vierzon reste impassible, arc-boutée sur ses petits principes de politique bassement politicienne. La semaine précédente, une entreprise de deux salariés s'installent sur le domaine de la communauté de communes de Vierzon et une conférence de presse est convoquée. Le peuple grec s'apprête à voter un référendum, la mairie de Vierzon s'agite comme si son sort en dépendait. Cinq salariés se retrouvent sur le carreau, pas en Grèce, ni le long de la rocade nord, non, juste en face de la mairie de Vierzon, et les élus ne disent rien. Il est vrai qu'il est plus rare à Vierzon qu'une entreprise même de deux salariés s'installent qu'un commerce ne ferme.
Alors, les citoyens du collectif T'es de Vierzon si t'es pas un mouton ont décidé, mardi 7 à 19 heure, de venir soutenir les salariés de Plus. Trois sont venue,s touchées de la démarche. Trois, écœurées que le magasin ferme et qu'elles n'aient aucune solution de repli. C'est plus facile d'hurler contre les créanciers qui mettent les Grecs à genou que de s'indigner de cinq pauvres salariés qui partent au chômage face à la mairie de Vierzon. Une quinzaine de citoyens, trop peu bien sûr, des commerçants aussi, une élue de l'opposition, Nadia Essayan (qui était là aussi pour accueillir la marche de la CFDT pour les emplois du groupe Vivarte, la Halle...)
En se curant les dents, les élus pourront toujours dire que ce rassemblement était placée sous le sceau de l'opposition. Eh non, il s('agissait d'une initiative citoyenne à laquelle les élus peuvent participer. Mais leur orgueil communautaire, leur petit nombril, ne les fait se mélanger qu'entre eux. Alors, il vaut mieux se rassembler entre gauche radicale, entretenir ses petits travers et rejeter d'un revers de main, les initiatives qui n'émanent pas de leur sainteté politique. Mais nous l'avons fait et nous en sommes fiers car, au moins, en sortant de leur magasin condamné, mardi soir, trois salariées désormais sans travail ont pu comprendre qu'une poignée de citoyens venus des quatre coins de Vierzon partageaient bien plus leur sort qu'une poignée d'oligarques gavés à l'orgueil postés juste en face, dans la mairie de Vierzon. Là où règne le silence politicien, rugira le bruit citoyen. C'est sans doute prétentieux, mais pas plus qu'une poignée d'encartés hypnotisés par une agitation politicienne, qu'elle soit de soutien aux Grecs, anti-capitaliste ou anti-Macron. Cinq salariés au chômage, ça ébranle donc moins la conscience des nos élus. Qui sont pourtant, répétons-le à l'envi, juste en face...
Là où règne le silence politicien, rugira le bruit citoyen
chat noir 08/07/2015 15:55
catherine huet 08/07/2015 08:45
LE MOUEL 07/07/2015 23:12
vierzonitude 07/07/2015 23:18