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Vierzonitude

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Zachary Richard, l'auteur du tube "Travailler c'est trop dur" a joué à Vierzon en 1973, l'un de ses premiers concerts

Publié par vierzonitude sur 15 Août 2015, 17:40pm

C'est dans la Nouvelle-République que l'on apprend que Zachary Richard, entre autre l'auteur du tube "Travailler c'est trop dur", a joué, lors de l'un de ses premiers concerts, à Vierzon ! Il le raconte dans un article que la Nouvelle-République lui consacre. Il joue ce soir samedi 15 août au festival Darc à Châteauroux. Vierzon n'est pas très loin...

"L'un de vos premiers concerts en France s'était tenu non loin de Châteauroux. C'était à Vierzon, en 1973, lors d'un festival folk. Prêt pour votre retour dans le Berry ?

La première fois que j'ai joué en France, c'était par hasard, ou par destin. Un Français était en pèlerinage à Memphis, il venait voir la maison d'Elvis Presley. Il a rencontré ma cousine, qui lui a dit de ne pas aller à Memphis, mais en Louisiane, où des gens parlent français. Il est venu, et on est devenus de très bons amis. Ce luthier très connu, qui est maintenant installé à Los Angeles, s'appelle James Trussart. C'est lui qui m'a emmené en France. A cette époque, il était en plein dans le mouvement folk. Grâce à lui, j'ai rencontré Gabriel Yacoub (qui vit dans le Berry), du groupe Malicorne, Alan Stivell, et j'ai suivi toute cette mouvance folk qui a pris feu dans les années 70. Lors de ce premier passage en France, on a joué en Bretagne, et à Vierzon. La veille de mon concert à Darc nous serons en Bretagne, au festival Interceltique de Lorient. On joue ensuite à Châteauroux, près de Vierzon. On refait donc le même périple des années plus tard. C'est assez curieux, je viens de m'en rendre compte."

Zachary Richard : " Je suis très à l'aise avec cette schizophrénie culturelle "

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Le chanteur est l'un des grands ambassadeurs de la culture cadienne, celle des francophones de Louisiane. Nous l'avons joint chez lui, la veille de son départ en France. Rencontre avec un personnage

http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Loisirs/Fetes-festivals/n/Contenus/Articles/2015/08/15/Zachary-Richard-Je-suis-tres-a-l-aise-avec-cette-schizophrenie-culturelle-2432049

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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