Certains maires veulent bien accueillir des réfugiés à condition qu'ils soient chrétiens. Une solidarité à la carte qui en dehors du nombre, du quota, prend aussi en compte la religion maintenant. Pour un pays laïc et pour des élus de la République, on croit rêver. Même l'église (apparemment) ne s'est pas amusée à ce genre de distinction pour accueillir des réfugiés dans chaque paroisse.
Mais au fait, comment reconnaît-on, au premier coup d'oeil, un chérien d'un mécréant ? C'est marqué où ? Où se trouve l'étiquette ? Faut-il se fier au parfum d'eau bénite ? A la croix au bout d'une chaîne ? A sa capacité de réciter trois Pater et cinq Avé sans respirer ? Ou à murmurer une messe en latin ?
Voilà une étrange considération que la religion dans la prise en compte d'une situation d'urgence. Car celle-ci est censée ne pas se voir, non ? Ou faudra-t-il, sur ses papiers d'identité, bientôt, précsier sa religion ou son athéisme ? Comment les maires qui ne veulent accueillir que des chrétiens, même si on comprend que ceux d'Orient sont particulièrement persécutés, seront sûrs des gens qu'ils accueillent ? Quels tests d'aptitude va-t-on leur faire passer aux réfugiés, déjà éprouvés d'une fuite, d'un long voyage, d'un déracinement et d'une vie les pieds dans la guerre ? C'est bouleversant tout ça, non ? Bientôt des maires ne voudront recevoir que des réfugiés de moins d'un mètre soixante dix, d'autres que des femmes ou des enfants. Seulement des médecins ou des boulangers, des charcutiers et des cafetiers. Si quelqu'un peut nous éclairer sur cetet capacité à distinguer un chértien d 'un autre...