Quand vous aurez le Front à la place des yeux,
A la place de ce qui vous sert de cerveau,
Quand vous aurez le Front qui remuera la queue
Et les lâches qui lui lécheront le museau,
Quand vous aurez la haine réduite en concentré
Pour saucer les ragouts d'une armée de racistes,
Quand vous aurez la haine en guise de société
Et cet élan de joie cachée dans l'égoïsme,
Quand vous aurez le cul plombé de convictions,
Vissé sur les fauteuils de vos mandats fantasques,
Quand votre entêtement comme seule solution
Soulignera en gras vos erreurs trop flasques,
Quand vous aurez surtout cet immense culot
D'accuser ceux que vous désignerez coupables,
Quand vous regarderez ces têtes de fachos
Avec lesquels vous irez partager la table,
Quand vos grandes leçons n'auront pour seul écho
Que l'inutilité de toutes vos actions,
Quand vous n'aurez pour arme qu'une poignée de mots
Pour tenter de sauver, en vain, vos élections
Quand vous aurez le Front inscrit dans vos rétines,
Et tous les immondices qu'ils traînent derrière eux,
Quand vous aurez le Front qui fera bonne mine
A une armée de glands, à un peuple de gueux,
Quand vous aurez le Front, gravé comme un tatouage
Sur ce qui restera de notre République,
Quand vous aurez brûlé votre peu de courage
A force de ramper dans vos jeux politiques,
Ne venez pas nous dire que vous n'y pouviez rien,
Que les Français ne sont que de pauvres victimes,
Que la caravane passe et qu'on entend les chiens
Hurler comme des hyènes à leur nouveau régime.
Ne venez surtout pas nous donner des leçons,
Vous, les équilibristes du casse-gueule en cascade,
Car vous y gagnez, tous, à installer le Front :
Votre modèle est mort, vos idées sont en rade.