« Aux terrasses brouillées, quelques buveurs humides, parlent de haridelles et de vieilles perfides », chante Jacques Brel. « Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! », écrit Arthur Rimbaud. Faut-il avoir mauvais goût, pour mitrailler des bistrots, descendre leurs clients parce que la plus belle liberté d'un pays démocratique, c'est de soupirer dans l'air du soir, à la terrasse d'un troquet; laisser couler les rires le long des trottoirs secs; faire des minutes des heures à repeindre le monde en mieux; favoriser le bonheur si ce n'est pas l'atteindre; frôler l'étoffe des autres dans son propre tissu d'homme et de femmes libres de tout; savoir qu'un verre allume la lumière des étoiles; penser ce que l'on souhaite car tout est permis; permettre de passer d'une rive du temps à l'autre; se soumettre aux seules conditions de ses envies; prier le serveur avant tout; ajouter un sens aux sens déjà en place; faire circuler les mots sans en trier l'ardeur; confier son destin aux horaires de fermeture de l'établissement; ouvrir les livres des consommations; trinquer aux couleurs primaires; se donner du temps pour y échapper; croire aux pouvoirs du partage. Jean-Marie Gourio récolta des milliers et des milliers de brèves, à ces comptoirs de bistrots, à leurs terrasses paresseuses, aux tables passées à la lavette. Et là, un vendredi soir plein d'une douceur météorologique, on entend des brèves de barbares à l'arme automatique. Au nom de quoi, au nom de qui, au nom de quels voix schyzophréniques, osent-ils troquent ces murmures nationaux contre des cris de peur, des cris de douleur, des cris de terreur ?Faut-il avoir mauvais goût pour terrasser des terrasses en refusant de céder à l'appel de la liberté.
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