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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Mais qu'est-ce qu'on ne comprend pas dans Vierzon ?

Publié par vierzonitude sur 9 Août 2016, 10:00am

Mais qu'est-ce qu'on ne comprend pas dans Vierzon ?

Vierzon est-elle une ville incomprise, comme l'annonce Vincent Noyoux, dans son livre Le tour de France des villes incomprises, aux côtés de Vesoul, Gueret, Cholet, Verdun Cergy, Maubeuge ou encore Saint-Nazaire. Et que n'a-t-on pas compris de Vierzon et que ne comprend-on pas encore qui fait que cette ville se retrouve dans le livre de Vincent Noyoux ? Quel est ce phénomène particulier qui pourrait expliquer que cette ville sombre, dans les abîmes de la mauvaise réputation, des villes à éviter. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas. Qu'est-ce qui a déconné ? Quel est l'origine du court-circuit qui a coupé la lumière ? Elle n'est pas pire qu'une autre, disent ses contempteurs, mais elle n'est pas mieux non plus. Vincent Noyoux a bien cerné le paradoxe : ville de tracteurs où les tracteurs sont quasi-absents; ville brélienne où Jacques Brel est absent; ville-centre où le centre est absent; ville industrielle où l'industrie est partie; ville communiste où le P.C est resté, enfin revenu depuis 2008; enfin ville anonyme où l'anonymat n'est désormais plus possible, remplacé par la comparaison négative. Vierzon est devenu le mauvais exemple, l'image de la négation urbaine. Par paresse, par manque d'anticipation, par calcul. "Si l'on devait à tout prix faire un parallèle entre Vierzon et une ville américaine, il faudrait plutôt évoquer Détroit, Michigan. Comme la capitale mondiale de l'automobile, Vierzon a connu la gloire et la prospérité grâce aux moteurs. Pas des moteurs de Ford ni de Chrysler, mais de tracteurs", écrit Vincent Noyoux.

La voilà peut-être l'incompréhension viscérale qui a fait glisser Vierzon de son rang, de son piédestal. Comme une pendule arrêtée indique l'heure exacte deux fois par jour, Vierzon a atteint le summum d'une gloire qui finalement n'en était pas une. Est-ce suffisant pour précipiter une ville dans les bas fonds ? Pour que d'ailleurs, son image soit à ce point racornie. Car ce qui compte, au final, ce n'est ce que les Vierzon retiennent de leur ville mais ce que l'on en retient de l'extérieur ? Car si les Vierzonnais n'en partiront pas, les autres y viendront-ils ? Existe-t-il une fatalité vierzonnaise, une pente que l'on ne remontera jamais; Est-ce une question d'hommes et de femmes ou une question métaphysique ? Un mystère qui relève de l'insondable compréhension universelle ? Serait-il possible, que d'ailleurs, on puisse infléchir ici le cours des choses ?
Dans sa balade vierzonnaise, Vincent Noyoux a bien senti que quelque chose cloche, qu'il y a ici, une conjonction non ordinaire de choses ordinaires mais qui ne vont pas ensemble : "Quitter Vierzon, c'est dire adieu aux tracteurs verts et aux syndicalistes rouges, au fantôme de Brel et au double de Batman, au canal de Brry et aux rails oubliés, au corbillard clandestin et aux télescopes géants, aux pêcheurs de goujons." Voilà peut-être, résumé par un regard extérieur, la vraie moelle vierzonnaise, un assemblage hétéroclite de valeurs qui, prises individuellement ont un sens mais qui combinés virent au gloubiboulga.

Une dimension. manque, dans ce portrait. Un élément essentiel. Vierzon est mal aimée, par soi-même et par les autres. Jamais cette ville n'a été aimée pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle permettait de devenir. On parle ici des générations de politiciens qui, à travers Vierzon, ont cru au veau d'or. Se sont installées aux commandes pour non pas soustraire cette ville à ses difficultés mais se hisser sur la pointe des pieds, profiter de sa réputation, bonne ou mauvaise, peu importe, pour faire carrière. Jamais cette ville n'a pu être aimée pour ce qu'elle est, ce qu'elle peut donner, son potentiel, sa mauvaise image, sa tête de fille bornée. Et ça se voit. Cette ville mal-aimée, non-aimée, ne fait que refléter ce manque d'amour flagrant sur ses murs, ses trottoirs, son effet repoussoir.

Voilà qui est dommage car aujourd'hui, Vierzon entre dans le tour de France de ces villes incomprises qu'on tente de comprendre mais qu'on ne comprend pas. Plus. Y marcher, pour ceux qui l'ont connus, relève de la gageure. On voudrait qu'elle soit insoumise alors qu'elle n'est que soumise aux artifices de quelques uns qui ne voient pas en elle ce qui en ferait une grande dame, mais qui ne voient que cette étroite fenêtre, cette meurtrière par où s'écoule la tristesse de ses habitants. Les uns ne votent plus, les autres votent Front national. Et ceux qui restent votent par habitude. Tout ramène à la politique finalement. C'est normal, la politique tourne en rond, se nourrit d'elle-même, se nourrit sur la bête peut-on dire. Alors l'incompréhension, peu importe, pourvu qu'il reste l'ivresse d'exister dans une ville devenue inexistante.

Mais qu'est-ce qu'on ne comprend pas dans Vierzon ?
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P
pas d'idées sauf du saupoudrage... du relooking sans explications, sans clairement définir la situation actuelle, ni indiquer l'avenir accepté, subi ou voulu... même les membres de la "majorité" municipale ne semblent pas toujours convaincus de ce qu'ils font... on se débrouille sur quelles marges? on veut offrir quoi comme vie? on veut donner quoi comme décor? comme espoir? comme sécurité? comme beauté? on a l'impression qu'on nous emballe une réalité très triste sans nous dire la vérité... ou alors qu'on a tellement d'argent qu'on ne sait pas trop où le mettre et qu'on en fait n'importe quoi...?
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