Lundi, de vénérables citoyens sont surpris en train de tirer à l'arme automatique dans une arrière-cour pas loin du centre-ville.
Mardi soir, des coups de feu retentissent vers 21 heures place Foch, une voiture aurait été plombée. Pour l'instant, les auteurs courent toujours.
Mercredi soir, des coups de feu retentissent rue Gourdon, à la hauteur de la pizzéria "Number One", coups de feu en direction de la vitrine et en l'air. Deux hommes sont interpellés et comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Bourges au mois de septembre.
Jeudi soir, une jeune fille de 19 ans est agressée vers 23 heures avenue de la République par deux personnes. La police interpelle l'un des deux auteurs présumés qui était chargée comme une barrique (presque deux gramems d'alcool). Il est ressortit libre du commissariat en attendant que l'enquête soit bouclée.
Vendredi, suite aux tirs de flingue dans le centre-ville de Vierzon, aucun élu de la majorité ne réagit, pas un mot d'indignation, ni de compassion.
Vendredi toujours, le Front national non plus ne réagit pas. Il engrange.
Vendredi encore, l'opposition centriste rédige un communiqué dans lequel elle demande plus de caméras de vidéoprotection, une place au conseil local de la déplinquance et le bilan des médiateurs de rue. On est bien avancé.
Vendredi soir, enfin, la droite dure et la droite très dure promet qu'elle va mater Vierzon.
Résumons : la gauche vierzonnaise installe des caméras de vidéoprotection. Le centre, la droite, la droite très dure et le Front national, réclament encore plus de caméras. Sauf qu'il en existe une place Foch : les auteurs des coups de feu n'ont pas arrêtés. Il n'en existe pas rue Gourdon, les auteurs des coups de feu ont été interpellés. Il n'y a pas de caméras avenue de la République, mais la police a interpellé l'auteur d'une agression. Faut-il aussi des caméras avenue de la République ? Faut-il des caméras à tous les coins de rue ? Faut-il munir les Vierzonnais d'un biper relié à un terminal de surveillance comme l'on fait pour les personnes âgées en cas de chute ? Entre le mutisme total de la majorité et le bavardage inutile de l'opposition centriste, entre la droite très dure qui veut profiter des coups de feu pour agir dans cette fenêtre de tir, les plus à plaindre, dans cette histoire, ce sont les Vierzonnais. Pauvres de nous.