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Vierzonitude

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La délinquance vierzonnaise : vingt ans d'échec d'une politique de l'autruche

Publié par vierzonitude sur 22 Juin 2016, 18:30pm

La délinquance vierzonnaise : vingt ans d'échec d'une politique de l'autruche

Juin 2016 : le maire de Vierzon, également député, et le président de la communauté de communes, se rendent enfin compte qu'il y a un problème dans leur ville. Rassurons les partisans du maire : il n'en est pas l'unique responsable. Le problème de la délinquance d'aujourd'hui illustre plus de vingt ans d'échec d'une politique de l'autruche à Vierzon. Personne ne nomme les fauteurs de trouble, mais tout le monde les connaît. Personne ne veut mettre de mots sur ce problème-là et donc apporter les solutions efficaces car comment résoudre un problème si l'on ne le nomme pas ?

Chacun sait que la situation sociale et familiale des personens citées par le maire de Vierzon est, pour grande partie, à l'origine de cette délinquance. Un avocat qui défendait l'un d'eux, au tribunal correctionnel de Bourges, a même expliqué, face à leurs mauvaises réactions : "c'est culturel". Sans stygmatiser, il faut aussi savoir retirer le voile pudique que l'on jette sur cet écueil pour ne pas que d'autres, plus radicaux, le fassent à notre place.

A Vierzon, le problème existe depuis très longtemps. De ces familles, dites sédentarisées qu'on balotte d'un coin à un autre. Combien de tentatives ont échoué pour les insérer véritablement ? Combien d'appartements saccagés (rue Victor Hugo entre autres) afin de prouver qu'ils n'avaient pas leur place dans des habitats traditionnels ? On a parlé de tout : d'une aire d'accueil (celle du Bois-Blanc, saccagée elle aussi), de terrains familiaux, de logements. Tout. Cette municipalité et la précédente ont tout essayé sans réussir. Elles ont même tenté d'embaucher des éducateurs, des conciliateurs. Sans succès.

Aujourd'hui, les élus pensent qu'ils font suffisamment. Et ils ont laissé et laissent pourrir une situation qui aujourd'hui est maintenant ingérable. Ce n'est pas faute de les avoir alerté. Ingérable car comme le souligne le député-maire dans un courrier au procureur de la République Vincent Bonnefoy et au président du conseil départemental Michel Autissier, les jeunes délinquants, la plupart mineurs, ont un sentiment d'impunité. Et comme la politique locale a échoué, et que le vase déborde, la ville se tourne maintenant vers d'autres responsables et réclame "des réponses pénales d'un autre niveau et un véritable suivi social des familles en question. Pour ne pas compromettre définitivement leur avenir, il nous semble urgent de les soustraire de ce milieu familial et de les éloigner de Vierzon".

Ils savent tous qu'il y a danger, pour eux et pour les autres. Ces familles-là se sont promenées partout : du Petit Rateau à la Loeuf, du Bourgneuf (sur un terrain évacué) au Bois-Blanc, du Vieux-Domaine à la route de Tours (la ville a demandé à l'Etat l'évacuation du terrain sur injonction de justice). Sans que jamais, jamais, une solution pérenne ne soit trouvée. Pour la simple et bonne raison : parce que la mairie, celle d'aujourd'hui et celle d'hier, n'a jamais tranché. De peur de se mettre à dos, surtout, ses concitoyens et électeurs.

Depuis vingt ans, par exemple, personne, PERSONNE n'a pris la décision de construire une aire d'accueil à un endroit. Vierzon n'en possède toujours pas.
Il faut que la colère grimpe, comme le lierre, parmi la population vierzonnaise et qu'il y ait, une menace électorale pour qu'enfin, la ville prenne la mesure des choses. Le maire parle d'un "sentiment d'injustice". Mais comme on lui parle de sentiment d'insécurité, il répond que ce n'est qu'un sentiment... Dès lors le sentiment d'injustice n'est qu'un sentiment alors... Depuis combien de temps Vierzon est-elle confrontée à ce problème de cambriolages, d'incivilités, depuis combien de temps Vierzon se heurte au même problème ?

Faut-il que le problème rabatte les oreilles de nos élus pour qu'ils prennent leurs plumes, enfin ? Oui, il y a un grave problème social avec les familles que décrit le maire. Mais ce n'est pas seulement à l'été 2016 qu'il fallait tirer le signal d'alarme. Ce n'est pas seulement maintenant qu'il fallait s'en préoccuper. Oui, ça fait partie d'un problème local, de proximité. A Vierzon, on n'aime pas la proximité car elle révèle une basse besogne. Ici, nos élus mettent la barre plus haut. Après s'être intéressé aux problèmes de la France, peut-être peuvent-ils s'intéresser aux problèmes de Vierzon ?

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