« J’achetais et je vendais de l’or : des gens récoltent des bijoux par-ci par-là, moi je leur achète et les vends à Anvers. »
« Foutaises ! » s’énerve l’avocat général. Il reprend les écoutes avec un dénommé « Mims », qui lui demande de venir à Vierzon car il a besoin de « gros pneus » pour faire 10.000 km. Langage codé assez grossier. Marceau traduit :
« Eh bien, il avait 10.000 euros à mettre dans deux diamants »,
L’avocat général se raidit et devient tout rouge. Il sort d’autres écoutes. Mais rien n’indique clairement le trafic de faux billets. Chez lui, les policiers n’ont rien trouvé, sinon un catalogue sur la monnaie, dont l’essentiel est consacré aux pièces de collection.
Lors de la livraison de supposés bijoux en or à Vierzon, Marceau est accompagné par Dominique Patrom. Le beau-frère du faux-monnayeur, sorte de mélange entre Lino Ventura et Roger Hanin, s’explique :
« J’avais une course à faire. Je lui ai tout simplement demandé de m’accompagner car Maurice ne pouvait pas. »
Le président rebondit : « On vous voit aller à la fenêtre de la voiture de Mims, puis revenir et passer une sacoche à Dominique Patrom. » Ce dernier intervient : « Si je puis me permettre, c’était simplement son manteau, plié. Il avait un beau manteau en cachemire. » Les images projetées dans la cour d’assises montrent des clichés pixelisés sur lesquels le public est impuissant à distinguer une sacoche ou autre chose.
Le flou plane sur Marceau. Receleur d’or ou distributeur de la p
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Au procès de Dominique Patrom, le faussaire aux 10 millions d'euros
Cour d'assises de Paris - ** Les biftons passent, d'une main à l'autre, palpés et scrutés avec minutie. Un jeune barbu transmet l'échantillon à un quadra chauve, qui le glisse à une femme blo...
http://www.streetpress.com/sujet/1465813062-proc%C3%A8s-dominique-patrom-faux-billets
Filature et voyage à Vierzon
L’enquête, colossale, aura duré cinq longues années. Car dès 2007, la multiplication de faux billets en circulation sème le doute dans les rangs de la police, qui fixe bientôt ses soupçons sur le chef présumé de ce petit manège, Dominique Patrom. Mais l’ancien imprimeur, potentiellement reconverti dans le crime organisé, demeure insaisissable. Il y a bien ces allers-retours incessants dans un magasin pour acheter de l’encre, en cash uniquement, mais c’est trop peu pour passer à l’action. Alors une filature est organisée par les enquêteurs.
En mars 2012, ils observent un déplacement des plus intéressants. Celui de Dominique Patrom et de Marceau Baumgertner à Vierzon (Centre), où une sacoche est échangée avec un troisième homme. Fait étonnant : à compter de cette date, les faux billets se multiplient en Corrèze, région d’origine de ce personnage tiers.
"Deux sexagénaires sont soupçonnés d'avoir arrosé la France de fausses coupures de 20 et 50 euros entre 2007 et 2012. Leur procès s'ouvre ce lundi à Paris", explique le quotidien Libération. Les deux séxagénaires sont repérés à Vierzon, pour suit Libération : " Ce 9 mars, les policiers suivent le duo dans une virée jusqu’à la gare de Vierzon dans le Cher. Sur place, ils observent un curieux manège : Baumgertner remet une sacoche à Patrom, juste après avoir rencontré le fameux «Mim’s». Que contient-elle ? Mystère. Les policiers restent en planque, renonçant au flag. Mais en Corrèze, la région d’origine de «Mim’s», la courbe des faux billets connaît une forte ascension. Entre le 1er janvier et le 15 mars 2012, neuf billets de ce type étaient recensés par la banque de France tandis qu’entre le 16 mars et le 24 avril, il y en a 106. L’effet Baumgertner ? «On ne peut vraiment pas dire que ce soit une hausse significative», commente Me Jean-Laurent Panier, son avocat."
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La "plus grosse fabrique" française de faux billets devant les assises
En 2012, la maison Patrom, réputée pour un savoir-faire à la française et une technicité hors pair, a fermé ses portes. La fin d'une institution. Des ouvriers sur le carreau. Ils ne pointeron...