Page 108 et 109 du livre d'Olivier Razemon Comment la France a tué ses villes. Il écrit : "Un jour, on regrettera Vierzon". Il écrit encore : "Plantez-vous à une soirée en plein Paris et lâchez, à la cantonade, Brive la Gaillarde, Bourg en Bresse ou Romorantin-Lanthenay. Marquez une pause, puis essayez Charleville Mézières, Dignes les Bains, sans le Vesoul et le Vierzon que Jacques Brel a voulu nous faire voir. La réaction ira de l'étonnement à l'éclat de rire en passant par le sourire entendu. Certains chefs-lieux administratifs qu'on le veuille ou non, portent dans leur nom même à la fois leur apogée et leur tragédie, de la forteresse médiévale à la préfecture déclassée d'une province oubliée.../... Un jour, on regrettera Vierzon et Brive la Gaillarde."
C'est ainsi. Vierzon n'échappe pas à sa situation. Si Jacques Brel l'avait laissé dans son anonymat de sous-préfecture tardive, Vierzon coulerait dans l'indifférence la plus totale. Sauf que, portée par la notoriété de Jacques Brel et plombée par ses errements, ses crises et la conjugaison d'un taux de chômage le plus élevé de France et un taux de vacance commerciale au diapason, Vierzon est l'exemple que les autres villes n'aimerait pas suivre. Ce n'est pas entièrement de sa faute mais la patte humaine et politique n'y sont pas pour rien. C'est pour cette raison que Vierzon est régulièrement citée, dans la presse. Et il y a aussi Vierzonitude qui extirpe la face caché de Vierzon qu'on aimerait bien taire. C'est bien joli un beau jardon, un beau canal, une belle forêt, une belle programmation culturelle, mais à quoi bon quand la ville se désertifie, quand les commerces ferment, quand les élus, guindés dans leurs certitudes, continuent à mener une politique pour sauver leurs fesses et non pas sauver celles de cette ville. Alors, tant que la politique locale ne fera pas la part belle à l'avenir de Vierzon, des auteurs continueront de prendre Vierzon comme l'exemple à ne pas suivre. L'exemple d'un cumul nocif, d'un mauvais karma. Dommage pour nous, mais c'est surtout dommage que tant de fois répétées, les évidences ne soient pas plus prises en compte par celles et ceux qui détiennent le pouvoir local. et refusent de le mettre à la disposition des 27.000 habitants de cette ville et non pas à la disposition d'une poignée qui s'en sert pour vivre.
Yann 05/10/2016 10:10
Jag 05/10/2016 10:09