Vingt ans, vingt ans que Didier et Marylène tiennent le Chateaubriand, rue Gourdon. C'est le seul commerce de la rue désormais. La seule lumière allumée le soir, le dimanche, tous les jours de la semaine sauf le mardi. Aujourd'hui, Didier et Marylène aimeraient prendre leur retraite. Mais ils ne veulent pas laisser, derrière eux, leur bistrot avec la porte close.
Disons-le tout net : les successeurs ne font la queue, aux portes vitrées. Depuis deux ans, les annonces passées dans la presse spécialisée, n'ont pas permis de décrocher la perle rare. Pourtant, le bistrot vend aussi cigarettes, whisky (et petites pépées bien sûr), mais surtout jeux à gratter. Une belle affaire comme on dit dans le métier. Pas de raison, alors, pour que les lampions du Chateaubriand ne survivent pas à ses actuels patrons. Un bistrot, ça ne se laisse pas au bord de la route comme ça. Alors, on espère que le miracle qui s'est produit pour la Douane du Briou se produise aussi pour le Chateaubriand. On croise les doigts et on boit frais !