Les Vierzonnais sont-ils trop sensibles au point de ne pas pouvoir supporter la réalité de leur ville ? Le reportage paru dans le Figaro du vendredi 3 février, à propos de l'insécurité vierzonnaise, permet de jauger à quel point, les responsables de cette ville ont à coeur de parler d'une façon à ses électeurs et d'une autre aux responsables de la justice dans ce pays.
Le Figaro s'est en effet procuré le courrier que le maire de la ville a envoyé au Procureur de la République du Cher. le moins que l'on puisse écrire, est que la situation peinte dans ce courrier se rapproche de très près de celle décrite par les Vierzonnais. En quelques mots, le maire, également député, décrit une situation plutôt alarmiste. Or, le plus étrange, c'est qu'une fois la parole rendue publique, devant les journalistes du Figaro, le langage n'est plus du tout le même.
On sent une posture nettement politique destinée à faire de Vierzon, une oie Blanche, et leurs élus des saints. Surtout, ne pas dire au grand jour ce que l'on pense et l'on écrit dans un courrier au Procureur. Pourquoi ? C'est simple ? Il ne faut surtout pas qu'il soit dit, surtout dans un journal national, qui plus est de droite, que Vierzon n'est pas sûre, qu'il y a de la délinquance comme dans d'autres villes et que personne n'y peut rien ! Les mots sont choisis : pour foutoir, on parle de "sarabande". Pour minimiser les faits, on invoque les assises en oubliant de dire qu'entre temps, il existe le tribunal correctionnel ! Sans compter que des insultes sexistes balancées aux filles, ce n'est pas bien grave, surtout par des garçons. Et que tant que les gens se tirent dessus, les Vierzonnais ne risquent rien !
Mais cette situation, est après tout la faute des habitants eux-mêmes, dont l'esprit trop étroit, ne s'est jamais ouvert à la différence. Et vous savez quoi, ce n'est même pas une surprise lorsque le maire ramène le débat de l'insécurité ou de la sécurité, au choix, sur le terrain de la politique. En clair, quand on fait régner le calme sans sa ville, on est soit un shérif, soit un maire de droite. Mais la gauche, elle, ne touche pas du tout à la sécurité. C'est comme ça qu'on a retrouvé Le Pen au second tour des élections présidentielles et que le Front national grimpe dangereusement, y compris et surtout à Vierzon.
En fait, il faut que le sous-préfet de Vierzon, fraîchement nommé, casse les codes et n'hésite pas à brosser un tableau de la ville, peu idyllique. En clair, il y a de la délinquance mais ça pourrait être pire. Et pourquoi ? Parce qu'un population pauvre, mélangée et plus âgée que la moyenne, c'est comme un explosif, voyez-vous. Mais on ne s'en sort pas si mal quand même. Formidable non ? Comme quoi, Vierzonitude n'est pas inutile dans une cité où les élus ont deux discours et où les responsables de l'Etat caricaturent. Finalement, il suffit juste de dresser un portrait de la réalité. Vierzonitude n'a pas besoin de se faire réélire, c'est l'avantage de ce blog. Peindre la réalité suffit. Pour le reste, on dresse encore le chapiteau du cirque pour amuser les Vierzonnais...