Le plus beau cadeau que les citoyens peuvent offrir à leurs élus, c'est leur résignation. Cette façon de dire que la fatalité les frappe et que, par conséquent, personne n'y est pour rien.
Le meilleur exemple est la rue Joffre, cette rue dont il ne faudrait plus parler car elle fait honte. Ceux qui restent sont atones, ceux qui y passent s'en foutent, les autres n'y passent plus.
Du coup, comme personne ne dit rien, les élus ne sont pas dans l'urgence de faire quelque chose. Donc ils ne font rien. Pareil pour la propreté : certaines rues de Vierzon sont des dépotoirs mais comme la grogne ne fait pas pression sur les élus, ils s'en foutent.
C'est la résignation vierzonnaise, en fait, qui porte préjudice à Vierzon. La résignation et l'indifférence. La réflexion est simple : comme personne ne fait rien, pourquoi irait on tenter de faire quelque chose ?
On va parler d'un commerce qui ouvre en mettant cette ouverture au crédit du dynamisme de la ville mais quand un magasin ferme, il n'y a pas un mot.
Tout ne marche que dans un sens. Le fait de parler positivement de certaines actions créé ainsi un vernis artificiel, sous lequel pourtant, le vrai visage des choses ne change pas. La résignation est si profonde qu'elle empêche même de mettre les vrais problèmes à nu, de peur de nuire un peu plus à l'image de la ville.
En plus d'être résigné, les Vierzonnais sont craintifs, vantant le canal, les jardins, les côtés les plus sympas de cette ville mais faisant l'impasse sur les aspects négatifs du centre-ville, saleté, désertion du marché du samedi, commerces fermés...
Les élus se frottent les mains : sans la pression des citoyens, ils ont la paix. Ils peuvent s'adonner à leurs jeux préférés. Pendant ce temps-là, la résignation impose le silence, et le silence ne résout rien.
La rue Joffre est morte. C'est déjà acté. Ne manque plus qu'une brassée de chrysanthèmes que la résignation empêche de déposer, par peur que la mort de la rue Joffre ne soit pas le pire...
Publié en mars 2017, depuis rien n'a changé....