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Vierzonitude

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Le chateau-fort du P.C n'est plus imprenable

Publié par vierzonitude sur 12 Juin 2017, 09:31am

Le chateau-fort du P.C n'est plus imprenable

Le chateau-fort communiste vierzonnais et plus largement, la place forte du P.C qu'est la seconde circonscription du Cher (mais surtout les communes de la couronne vierzonnaise) n'est donc plus imprenable. Elle n'est plus à l'abri des tentations d'électeurs qui ont voulu casser une logique, briser une routine et faire voler en éclat un système trop établi.

Pendant cinq ans, la députation de la seconde circonscription (Vierzon-Bourges), a trempé dans l'opposition frontale au Parti socialiste. Pour un député élu grâce à la défection de la candidate socialiste, faire élire un frondeur était plutôt cocasse ! Le député sortant a même voté avec la droite, une éventuelle censure du gouvernement Valls. Difficile de se retrouver dans ces logiques purement politiciennes destinées, non pas à éclairer les électeurs mais à préparer les échéances suivantes. L'activité pleine et entière du député sortant (il est des plus actifs en matière de travail parlementaire) à l'Assemblée nationale l'a forcément éloigné du centre de gravité de sa ville. Difficile d'être à la fois un parlementaire accompli et un maire à plein temps. 

Il en paye le prix fort : seulement 400 voix d'écart entre lui et sa rivale, Nadia Essayan, investie En Marche !, chef de file de l'opposition vierzonnaise. L'opposition systématique et parfois virulente du député sortant, alimentait un autre paradoxe : contre le P.S à Paris, mais avec, là encore pour des raisons purement politiciennes, à Vierzon. Car le P.C et le P.S savent, chacun, qu'ils ne peuvent pas gagner, seul, la ville de Vierzon. Et à défaut d'être unis par une indéfectible et sincère amitié, ils le sont par une paire de menottes politiques, tous deux attachés au radiateur d'une union de façade pour continuer à vivre électoralement.

Autre handicap : le Parti socialiste, arrivé second en 2012, au premier tour des législatives, devait céder sa place, pour des raisons que les électeurs n'ont toujours pas compris au candidat communiste. Soi-disant qu'entre deux candidats de gauche, le moins bien placé se désiste. Sauf que, très vite, les électeurs déçus et tous les autres avec, ont compris qu'un député communiste n'avait que peu de rapport avec un député socialiste. Le score du P.S à Vierzon est d'ailleurs le reflet de cette image brouillée, de ces jeux de rôles interprétés par les uns et les autres, sur le dos des habitants de cette ville et de cette circonscription.

Autre problème : la frontière mouvante entre l'action d'un maire et celle d'un député que le non-cumul des mandats va enfin effacer. Il est si facile de faire croire que le député aide le maire, donc une ville et que le maire inspire le travail du député. Est-ce que l'IRM de l'hôpital de Vierzon, le rétablissement des arrêts sur la ligne Vierzon-Paris, la réfection de la place du Marché au blé avec l'argent du ministre des Finances, Pierre Moscovici, (venu inaugurer la place) n'auraient pu être obtenus que par la seule action du député communiste ? Quant au PRU, il est l'arbre qui cache la forêt : car si un plan de rénovation urbaine d'une telle ampleur financière pleut sur la ville de Vierzon et son centre-ville notamment, c'est que la situation est désespérée. Une partie du centre est entrée sur la liste nationale des quartiers pauvres.

A Vierzon, le peu de voix d'écarts entre le député sortant et la candidate En Marche! n'est-elle pas aussi la sanction d'une politique locale qui ne fait plus recette ? D'ailleurs quelle politique locale ? Depuis 2008, la majorité n'a engagé aucun projet majeur pour la ville de Vierzon, si ce n'est le plan de rénovation urbaine qui a pris la place de la Sem-Territoria, pour laquelle le contribuable a du débourser plus de 7 millions d'euros pour un résultat plus que mitigé et sans aucune explication. L'insécurité, la désertification commerciale, la pente sur laquelle glisse lentement la ville de Vierzon se ressent aussi dans le résultat des législatives à l'intérieur de la ville.

A l'extérieur, les résultats de Graçay ou Saint-Florent-sur-Cher (En Marche ! en tête) montre que la poche rouge autour de Vierzon se rétrécit. Y compris dans le peu d'écarts de voix entre le député sortant et sa rivale d'En Marche !, par exemple à Foëçy mais aussi dans d'autres communes. Dans la seconde circonscription qui avait versé dans le vote F.N au premier tour des élections présidentielles, le même F.N se retrouve relégué à la troisième place, avec deux fois moins de voix que la candidate d'En Marche ! Même logique à Vierzon où le Front national s'effondre. Et si, un nouveau paysage politique permettait d'irriguer Vierzon et sa circonscription d'une autre façon ? La seconde circonscription effacera-t-elle trois décennies d'opposition frontale aux gouvernements successifs ? Est-ce que l'opposition systématique est la meilleure recette pour un territoire comme Vierzon et sa circonscription ? Réponse dimanche.

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