Le placement du bowling de Vierzon, en redressement judiciaire, par le tribunal de commerce de Bourges, a donné lieu à des déclarations défensives, de la part des élus de la majorité qui ont compris que ce demi-échec a beaucoup à voir avec l'investissement colossal des collectivités publics, plus de trois millions d'euros...
"L’investissement de la communauté de communes s’est fait sur le bâtiment, et j’espère d’ailleurs qu’on obtiendra de nouveaux crédits pour poursuivre cette réhabilitation. Ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres", précise François Dumon, le président de l’intercommunalité, dans la presse locale. Il est vrai que plus de trois millions d'euros mobilisés pour une entreprise privée, qui plus est de loisir, peut interroger sur le bien-fondé de l'engagement d'une telle somme. L'élu de la communauté de communes prend donc les devants... Certes, les bâtiments ont été refaits, mais plus d'une société aurait rêvé d'être aussi bien accueilli dans des locaux flambant neufs, payés par la collectivité et surtout, aménagé pour accueillir uniquement un bowling.
"Cet établissement est important pour Vierzon et ses gérants ont un problème de rentabilité sur la partie bowling alors qu’ils réalisent un bon chiffre d’affaires sur l’activité bar. On attend de voir ce que le mandataire va proposer." Cette déclaration est singulière. Cet établissement n'est pas important pour Vierzon, sinon, il serait fréquenté plus massivement. Il est important pour les élus qui l'ont porté à coup de millions d'euros et qui se représentent aujourd'hui devant les suffrages des habitants de cette ville, entre autre. La communauté de communes qui a investi dans la préparation du local destiné à recevoir un bowling explique, à peine deux ans plus tard, que la principale activité du bowling... n'est pas rentable ! A quoi sert de créer un bowling alors si c'est le bar qui rapporte le plus ? Pourquoi n'avoir pas créé un bar tout simplement...
"Je pense qu’ils ont les moyens de rebondir", assure Nicolas Sansu, le maire et député PCF, candidat aux législatives, dans la pesse locale. "En tout cas, il n’y a pas eu d’argent public donné à la SARL qui gère le bowling. Elle est aujourd’hui locataire d’un bâtiment qui nous appartient (**). Et quoi qu’il arrive dans les prochains mois, ce ne deviendra pas un bowling municipal". Décidément, les élus prennent le devant des inquiétudes des contribuables... En cette période d'élections, il vaut mieux ! Le député-maire affirme que de l'argent public n'a pas été donné à la société gérant le bowling. Personne ne l'a dit ! En revanche, tous les investissements ont permis à la SARL de poser ses meubles : le chauffage réversible, la mezzazine, l'isolation phonique et thermique... On en passe. Il est certain que si la société avait dû construire elle-même son local, ce qui aurait dû être le cas, elle ne serait pas venue à Vierzon pour ouvrir un tel équipement. Mais nous sommes rassurés, la ville ne reprendra pas le bowling en cas de difficultés supplémentaires comme elle l'a fait avec l'église Saint-Eloi !
Quant à l'opposition municipale, voici l'intégralité de sa réaction :
Le placement du bowling de Vierzon en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bourges n'est pas vraiment une surprise. Sauf qu'à peine deux ans après son ouverture fastueuse, c'est l'image économique de la ville qui en prend un sacré coup, encore une fois. A l'heure où Vierzon, malgré une baisse constante, présente encore un taux de chômage le plus élevé du département, il faut surtout prendre en compte les emplois créés par le bowling et qui pourraient être détruits si la situation ne s'améliore pas.
Il faut espérer que la période d'observation permette aux gérants de ce bowling de redresser la situation. IL n'est pas à souhaiter que le bowling ferme ses portes. Ce qui est inquiétant est résumé en une phrase : "nous n'avons pas un chiffre d'affaires suffisant sur la partie bowling". Un constat accablant à peine deux ans après l'ouverture de ce complexe pour lequel les élus de la communauté de communes et de la ville de Vierzon ont mobilisé plus de trois millions d'euros d'argent public sans jamais émettre de doutes quant à la fiabilité de ce projet. Ville et communautés de communes ont investi plus d'un million d'euros. Il faut considérer que cette dépense de l’argent public est celle du contribuable.
A quoi ont donc servi les études de faisabilité si elles ne permettaient pas de prendre la mesure des difficultés à venir du bowling ? Les élus de mon groupe et moi-même aimerions savoir sur quelles données pragmatiques les élus se sont appuyés pour être aussi confiants dans un contexte économique vierzonnais difficile et qu’ils n’ont pas réussi à dynamiser ! La preuve, cette nouvelle fermeture, annoncée dans le même article, du magasin « Charles », dont le gérant s’est pourtant battu courageusement.