Le million d'euros octroyé à l'hôpital de Vierzon par l'agence régionale de santé (ARS) n'est qu'un cataplasme sur une jambe de bois. Les élus, maire et députée, le savent très bien qui ne veulent bénéficier que des fruits politiques de ce nouveau versement en s'autoproclamant à l'origine de cette manne. Un détail dont on se contrefout. Mais il faut des pare-feux, car maire et députée savent pertinemment que le million d'euros ne suffira pas. La preuve. Le directeur de l'hôpital lui-même le dit, dans la presse locale : "Notre trésorerie est sécurisée à très court terme. C’est une première étape, de nouvelles difficultés apparaîtront dès novembre." Alors qui du maire ou du député sera le plus rapide pour aller mendier une nouvelle enveloppe à l'agence régionale de santé.
Avec ce million d'euros, l'hôpital de Vierzon pourra payer salaires, charges et fournisseurs mais dans trois mois, le problème sera aussi criant. Une mise sous tutelle pend au nez de l'hôpital de Vierzon. Le directeur est lucide sur la situation. "Notre hôpital est à la croisée des chemins", cette phrase n'est pas anodine. L'hôpital manque d'attractivité, l'hôpital, la ville et la région sinon comment expliquer cette difficulté à recruter des médecins. Sans recrutement, pas d'actes supplémentaires et donc pas de nouvelle recette. De cette problématique dépend évidemment l'autre grand problème de cet hôpital : la maîtrise des dépenses et le plan de retour à l'équilibre.
Pour tailler dans les dépenses, l'hôpital doit encore investir, donc dépenser. Le rapprochement du service pédiatrique de la maternité en est le symbole. L'hôpital va dépenser 350.000 euros, financé par l'agence régionale de la santé, pour économiser... six emplois. On imagine la grimace des élus de gauche... Etre obligé de faire fondre la masse salariale pour gagner 250.000 euros par an.
La sagesse voudrait que les élus, maire et députée, se retrouve autour de la même table. Au lieu de cela, la basse politique politicienne reprend du terrain. Le maire veut garder la main, la députée doit la reprendre. Cet hôpital est depuis plus de vingt ans, la danseuse des politiques qui n'ont jamais été capables de trouver des solutions viables. Parce que, sans doute que les vraies solutions, passent non pas par des réactions politiques mais par des changements plus profonds qui risquent de ne pas plaire. Mais c'est l'avenir de l'hôpital qui est en jeu, celui des politiques ne nous regarde pas.