La nouvelle députée du Cher, Nadia Essayan, qui a ravi le siège au député communiste et maire de Vierzon, Nicolas Sansu, est l'objet, du moins sur ce blog, de charges plutôt violentes. Qu'elle fasse ou qu'elle ne fasse pas, les commentaires acerbes pleuvent sur elle au point que certains lecteurs de Vierzonitude s'en émeuvent. Si elle parle, elle le fait mal; si elle ne parle pas, son silence révèle son incompétence.
Si elle garde le silence à l'Assemblée nationale, ce n'est qu'une députée-godillot, si elle parle, c'est pour ne rien dire. Si elle informe les électeurs de son travail, c'est du m'as-tu-vu, si elle ne le fait pas c'est que forcément elle cache quelque chose. Si elle vote les lois du gouvernement Macron, c'est un mouton du Modem, et si elle ne les votait pas, elle serait de toute façon en tort. On lui reproche aussi de s'être fait élire en surfant sur la vague macroniste tout en étant du Modem...
Sans ajouter que d'autres députés, de partis différents, ont fait la même chose. On lui reproche de ne pas avoir d'avis sur la démolition du centre-ville de Vierzon en oubliant qu'elle a quitté sa fonction de chef de file de l'opposition qu'on lui reproche aussi en ne s'étant jamais opposée et en oubliant qu'un député rayonne sur une circonscription et pas sur une ville (c'est le boulot d'un maire), contrairement à l'ancienne mandature où le maire était aussi député, ce qui explique qu'un tiers de ses réserves parlementaires ont arrosé la ville dont il est le premier magistrat... Est-ce cela qu'il faut retenir ?
On reproche même à la députée d'avoir déposé ses comptes de campagne qu'elle espère bons... Mais ce n'est pas fini. Un lecteur a remarqué que "les commentaires à son encontre (sont) méprisants, violents et souvent teintes de misogynie". Mais là encore, impossible d'avancer cet argument sans qu'il ne soit contré par les adversaires de la députée qui se retranchent alors, derrière, cette impossible vérité qu'on ne pourrait pas dire car l'élue est une femme... Ils vont même regretter que son prédécesseur n'a pas bénéficié des mêmes avantages... Elle visite la gendarmerie, on le lui reproche alors que c'est aussi son boulot de député que de rencontrer les principaux acteurs locaux de sa circonscription...
En fait, l'ex-député serait irréprochable dès lors que l'actuelle ne l'est pas, pour la simple et bonne raison que, habitués à écouter un parlementaire en constante opposition avec le gouvernement dans lequel il siégeait, les citoyens ont certainement oublié qu'on pouvait aussi être d'accord avec un gouvernement et voter pour. Même si ces mêmes citoyens se sont abstenus, ont voté blanc ou ont voté contre. Et si la députée est l'objet de commentaires déplaisants, voici ce qu'en dit un lecteur de ce blog : "Quand on se souhaite pas s'exposer aux réactions du publics, on reste chez soi à s'occuper de son jardin. Mais c'est vrai que là il faut un minimum de talent." Aucun répit.
Un autre lecteur qui se plaît à décrire la parlementaire sous le terme de "La Macroneuse", en agace plus d'un. Et interroge : "Merci de bien vouloir expliquer ce qui est inacceptable dans le terme de "Macroneuse" pour quelqu'un qui se fait élire grâce à la Macromania alors qu’elle n'est que Modem." Un lecteur explique ce qui le gêne : "C’est justement et surtout cet article défini qui est porteur de mépris, de violence et de misogynie."
En plus, qu'est-ce qu'il y a de mal à se faire élire sur une vague quand le précédent député s'est fait élire sur un malentendu, profitant du désistement de la candidate socialiste pour faire 100% des voix ? D'autres sont très tranchants : "En démocratie on doit rendre des comptes, visiblement la politique, ce n’était pas fait pour elle, elle nous le prouve jour après jour." On aimerait que ce lecteur nous apporte les preuves que la politique n'est pas faite pour elle... Et ce qu'il attend d'un député.
Le manque d'expérience de la députée semble aussi au coeur des débats. "Que vous pensiez que Mme Essayan manque d'experience, je le partage. Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement 6 semaines seulement après son élection ?", souligne ce lecteur. En tout cas, la députée ne laisse pas indifférente, quoi qu'elle fasse ou pas, quoi qu'elle dise ou pas. Mais la première virulente attaque contre elle, n'a-t-elle pas été celle de son adversaire qui a expliqué, pendant l'entre deux -tours qu'elle est "quelqu'un qui n'existe pas." Pour quelqu'un qui n'existe pas, elle a quand même sorti le sortant. Que l'on soit pour ou que l'on soit contre, l'essentiel est d'exprimer sa différence avec respect.
Qui est Nadia Essayan, la nouvelle députée de la seconde circonscription - Vierzonitude
Nadia Essayan est donc la nouvelle députée de la seconde circonscription. Elle met fin à trente ans de pouvoir communiste, presque sans partage, si l'on considère la brève incursion du déput...