Les problèmes que rencontrent Vierzon aujourd'hui ne sont pas perdus pour tout le monde. Ils permettent au moins à certains d'exister politiquement, de se dédouaner de toutes responsabilités et de désigner les autres comme responsables. Qui osera encore nous dire qu'ailleurs c'est pire ? Seulement voilà, à force de ne rien faire, les problèmes nous rattrapent, s'agglomèrent et pèsent lourd dans une ville de 28.000 habitants : l'insécurité longtemps ignorée pour des raisons politiques; le problème de l'hôpital longtemps ignoré pour des raisons politiques; la désertification commerciale longtemps ignorée pour des raisons politiques...
Nous n'avons pas un de ces trois soucis, nous avons ces trois soucis en même temps, un joli lot, de front, que nos chers élus vierzonnais, de gauche, se font un malin plaisir d'en attribuer la cause à ceux qui ne pensent pas comme eux, car ceux qui ne pensent comme eux sont les pires ennemis du peuple. Au gouvernement, c'est tellement facile; à la députée Modem apparentée macroniste, c'est tellement plus simple; aux riches que la gauche envie de ne pas en avoir autant qu'eux...
A peine désigné et élue, le gouvernement et la députée de Vierzon sont donc responsables du déficit de l'hôpital, récurrent depuis vingt ans; des actes de délinquance à Vierzon, récurrents depuis plusieurs années; de la désertification commerciale récurrente, enclenchée depuis une bonne dizaine d'années. Quoi de plus intéressant, politiquement, de ne pas résoudre des problèmes qui sont anti-électoraux et de les refourguer au premier adversaire politique venu quand ceux-ci débordent ? Voilà, nous sommes à un carrefour, du moins à un giratoire, plus coûteux que celui qui sera construit à Chaillot, où nos élus se frottent les mains des problèmes qu'ils n'ont pas voulu résoudre pour leur permettre de désigner un coupable.
C'est tellement pratique de construire, avec de l'argent public, des bowlings, des zones industrielles dispendieuses pour y garer des camions, des centres médicaux pour y salarier des médecins qui ne viendront peut-être jamais. Mais c'est tellement plus compliqué de construire une ville en accord avec elle-même, de ne pas faire de la politique comme d'autres font tourner des toupies de béton armé. Il y a longtemps qu'ici, le citoyen doit être à la disposition du politique, dès lors que le politique devrait être surtout à la disposition du citoyen.