On vient de m'expliquer qu'il existe des arrêtés municipaux (voir préfectoraux) prévoyants en cas d'ivresse publique manifeste la "confiscation et la destruction de la chose qui a servi ou qui était destinée à commettre l'infraction".<br />
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J'ai compris que la police nationale constate l'infraction, puis détruit bouteilles et canettes, mais après elle doit emmener la personne ivre devant un médecin de l'hôpital, puis en cellule de dégrisement, avant le passage devant un juge qui inflige une amende de 2ième classe.<br />
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C'est franchement lourd, mais après l'avoir fait une fois ou deux, les "poivrots" aux comptes insaisissables devraient comprendre.
Inexact, dear Athos. Un poivrot n'est pas solvable par définition s'il ne vit que grace à ce qu'il est convenu d'appeler les minima sociaux. Les subsides de base des populations "défavorisées" sont insaisissables pour la plupart sinon toutes. <br />
Bien sûr, certains peuvent néanmoins être propriétaire de leur domicile. Et là que se passe-t-il selon vous ? Que fait-on lorsqu'on n'est même pas capable de recouvrer les impayées de la régie de l'eau ? Vous pouvez réfléchir, vous avez le temps (quoique) mais le jour où vous entendrez parler de responsabilisation des citoyens et d'égalité en termes de devoir et de pénalités n'hésitez pas à en faire part à toute la population via ce blog.<br />
Bien à vous.
Votre raisonnement est imparable.<br />
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Maintenant tant qu'il n'y a pas d'amende impayée, on ne sait pas si ce qui est sur le compte est réellement insaisissable.<br />
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Il y a quelque années, j'ai vu un policier vider sur le sol le contenu d'une cannette de bière, ce qui était indirectement une perte d'argent pour le "poivrot". Il semble que maintenant il ne pourrait plus le faire.<br />
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Pour ce qui est de l'interdiction de la vente d'alcool après 20 heures, c'est l'épicier qui "trinquera" en se faisant verbaliser. Lui est par nature saisissable.
A
Athos
17/09/2017 10:56
Si le fait de rendre publics ces deux arrêtés, qui existent depuis des années, pouvait inciter la municipalité à les appliquer, ce serait une réussite.<br />
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Pour le coup, vierzonitude mériterait une médaille.<br />
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Ces arrêtés sont destinés à amuser la galerie, car on vous rétorque que les poivrots ne peuvent pas payer les amendes.<br />
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Ces qui est faux car ils ont l'argent pour acheter l'alcool et ont tous un domicile.<br />
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Il faut reconnaître que face à ces attroupements, nos zélés policiers municipaux ne font maintenant plus le poids s'ils ne sont pas secondés par la police nationale.
Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?
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