On n'y croyait plus : une municipalité, qui plus est vierzonnaise, aux côtés du faible et de l'opprimé, usant d'un tel manque d'empathie envers des victimes de violences, arborant un tel silence que beaucoup prennent pour du mépris. Mais, enfin, la municipalité est sortie de son silence de morgue, publiant sur sa page Facebook, un communiqué relatif aux récentes violences exercées, notamment, sur un homme de 53 ans, dans le square Lucien Beaufrère. "En ces circonstances douloureuses, la municipalité tient à assurer les victimes de tout son soutien et de toute son amitié". Pourquoi les victimes précédentes n'ont-elles pas eu droit au même traitement ? On pense aux personnes âgées agressées rue Joffre ou à cet homme agressé place Gabriel-Péri qui a dû faire l'objet d'une reconstruction faciale ?
A noter que les élus n'ont pas la même échelle de temps que les citoyens ordinaire : "Depuis des semaines, de très jeunes individus se livrent à des incivilités, des vols à la tire, voire des violences gratuites dont une aurait pu avoir une fin tragique ce week-end dans le jardin de l'Abbaye." Des semaines... Des mois, des années. Il n'y a qu'à ressortir la longue litanie des faits divers vierzonnais pour le constater.
Mais le communiqué permet aussi à la municipalité de se dédouaner en laissant reposer la responsabilité de ces agressions sur le seul manque d'effectifs du commissariat. Ce qui est hypocrite car o sait très bien que la police ne peut mettre un agent derrière chaque citoyen : "Nous demandons à madame la Préfète du Cher et à madame la Directrice départementale de la sécurité publique d'interpeller le ministère de l'Intérieur, comme le maire l'a déjà fait, pour obtenir des moyens supplémentaires dont le commissariat de Vierzon a besoin."
La justice en prend aussi pour son grade : "La justice doit aussi prendre ses responsabilités et, pour être efficace, apporter dans les plus brefs délais, les réponses éducatives, pénales et d'éloignement de Vierzon qui s'imposent." Vierzonitude le rappelait dans un précédent post : 25 ans que cette situation perdure. Les précédentes municipales ont cru tout pouvoir résoudre par la seule action sociale. Mais l'échec est rude. Combien de réunions, de conseils locaux de la prévention de la délinquance, combien d'éducateurs, de médiateurs, la ville a-t-elle mis à disposition pour tenter de régler le problème.
Aujourd'hui, la municipalité de Vierzon réclame "une réunion d'urgence de tous les acteurs de la sécurité publique (Préfète, Directrice de la sécurité publique, Procureur de la République) afin d'en finir avec ces comportements insupportables." Mais n'est-ce pas déjà le cas ? Quand on sait que la municipalité de gauche vierzonnaise n'a jamais caché son aversion pour les problèmes de sécurité, qu'elle a traîné des pieds pour installer des caméras de vidéoprotection, que l'angélisme social a toujours prédominé, que la casse social a toujours beaucoup plus préoccupé les élus vierzonnais que le cassage de gueule, que ni les élus, ni le site et la page Facebook de Vierzon n'ont relayé le récent appel à témoins du commissariat, on se dit que ce genre de communiqué arrive bien tard. Mais il a au moins le mérite d'exister. Reste à savoir si la volonté de la municipalité est réelle ou feinte.
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Le concombre masqué 13/09/2017 16:05