La réalité est celle-ci :
un déficit structurel de l’ordre de 2,45 millions d’euros sur le budget principal,
un endettement de près de 20 millions d’euros
un passif fiscal de plus de 5 millions d’euros (suspension du paiement de la taxe sur les salaires)
une trésorerie totalement asséchée qui oblige à des soutiens réguliers de
l’Agence régionale de santé
aucun des organismes bancaires sollicités n’a accepté de renouveler la ligne de trésorerie de l'hôpital depuis décembre 2016.
"La solution de dire que l'on veut ce qui existait jusqu'à présent n'est plus possible." Cette phrase de Franck Piffault, membre de l'opposition vierzonnaise, prononcée lundi soir, lors d'un conseil communautaire, est en effet "très lourde de sens", selon le président de la communauté de communes.
Car qui ignore aujourd'hui que l'hôpital de Vierzon ne peut plus fonctionner comme il fonctionne actuellement ? Les élus veulent faire croire que tout peut rentrer dans l'ordre en mettant sur le dos des autres des responsabilités anciennes et en ouvrant le robinet à finances. Mais au fond d'eux, ils savent très bien que la dette abyssale du centre hospitalier paralyse la structure.
Publiquement, il est de bon ton de faire croire que d'un coup de baguette magique, l'Etat peut résoudre les problèmes. Pourquoi effacerait-il plus la dette de l'hôpital de Vierzon que celle des hôpitaux de Tours ou que celle d'Orléans ? Publiquement, les élus tiennent ce discours car c'est le seul que le citoyen veut entendre, et surtout le seul que l'électeur vierzonnais peut entendre.
Mais les élus savent très bien qu'une ère se tourne. Que l'hôpital de Vierzon ne peut plus fonctionner sur un mode ancien, que l'immobilisme, s'il permet une survie politique, ne s'applique pas à des structures hospitalières. D'autant qu'il faut alors appliquer cette logique à tout. Si l'on veut que l'hôpital fonctionne comme avant alors il faut admettre que le commerce vierzonnais fonctionne aussi comme avant. Et que la ville de Vierzon vive aussi comme avant, ce qui n'est pas possible.
On voit là les limites d'un discours qui, politiquement, dresse une vérité que même les élus savent intenable, mais qui, philosophiquement, s'oppose à la logique même de la réalité. Entre faire croire et faire, c'est à cet écart que la politique locale s'essaye. Condamnant d'un côté les tenants d'un pouvoir que la majorité vierzonnaise combat et sachant pertinemment que l'hôpital ne s'en sortira pas avec de tels discours. Alors oui, il y a certainement un compromis à trouver entre le disocurs et la méthode. Mais pour l'instant, la réalité est cruelle : ce qui existait avant n'est plus possible maintenant. Reste à ce que cette vérité fasse le moins de dégât possible.