La motion de la CGT de la ville fait étrangement écho à une enquête réalisée, quelques années plus tôt, par la CFDT, sur le mal-être au travail des employés municipaux de Vierzon. La nécessité de cette motion cégétiste renvoie surtout à une absence de solutions et de volonté, de la part des élus, de résoudre les problèmes. Les mots utilisés par le syndicat sont à la hauteur du malaise ressenti et une telle intensité sémantique surtout venant de la CGT à l'adresse d'une mairie communiste est plutôt rare. Cette absence de complaisance indique le degré d'urgence de la situation.
La motion évoque "des agents qui ne peuvent exprimer à haute voix leur mal-être compte tenu des conséquences qui leur sont réservés lorsqu'ils parlent." Voilà qui paraît très sympathique et très démocratique comme cadre de travail ! Le syndicat note également "de nombreux signaux (qui) manifestent de ce danger pour les agents", comme "le turn-over des cadres (qui) est criant et les arrêts (qui) sont nombreux. A tel point que le syndicat en appelle aux élus "sur la situation des agents qui souffrent du "mal-être" au travail." La CGT parle même, exemple à l'appui, d'un "appel à l'aide" de plusieurs collègues "en souffrance." C'est dire si l'affaire est prise très au sérieux par le syndicat.
Après cet état des lieux pas du tout réjouissant, la CGT revendique un certain nombre de points, notamment une étude sur les risques psycho-sociaux par un organisme professionnel extérieur indépendant (c'est dire la confiance envers une étude-maison...), l'accessibilité d'un psychologue par les agents, des conditions sereines et de confiance, une meilleure considération dans le travail que les agents fournissent pour la collectivité.
La CGT porte le fer dans la plaie : "l'absentéisme, les accidents du travail, la dégradation du climat social, ne sont pas à minimiser." La CGT ajoute que "le contexte économique, les contraintes budgétaires ne peuvent pas être un frein à la prise en compte des risques psycho-sociaux au sein des services municipaux." La CGT, très pro-P.C, anti-Macron, estime que le problème de ce mal-être des agents ne vient pas d'ailleurs mais bien du coeur du réacteur de la politique municipale envers eux. La motion fera-t-il réagir les élus ou vont-ils faire comme si de rien n'était pour ne pas écorner leur aura ? Pour faire comme si elle n'existait pas ? Une politique anti-sociale dans une mairie de gauche, c'est un comble. On en sourirait presque si cela ne concernait pas des agents en souffrance qui attendent qu'on prenne leur problème en considération. Imaginez un instant ce qu'en diraient les élus de gauche si cela se déroulait dans une entreprise vierzonnaise...
Post publié le 15 octobre 2014 après l'enquête de la CFDT :
La bonne gauche sociale, protectrice, incarnant l'anti-thèse du salarié dominé, flexible et corvéable à merci ne se trouve pas à Vierzon. Pour la seconde fois en deux mandats, la CFDT fait éclater l'abcès du malaise des employés communaux. La CGT a bien tenté d'appuyer aussi sur le bouton mais, très vite, le préavis de grève à la police municipale que Vierzonitude a révélée, est restée à l'état de projet.
La CFDT revient à la charge avec une barque bien pleine qui montre qu'ici, au pays du sacro-saint prolétaire, que la direction soit de la gauche de la gauche ou de cette vilaine droite patronale, ce n'est pas mieux. Normal, les dirigeants de cette ville qui aimantent le vote de gauche ne se souviennent plus trop bien d'où ils viennent eux-mêmes. Entre les anciens soudeurs éphémères et les politiques professionnels biberonnés depuis la prime enfance à ce qu'être élu soit une vocation et un ticket chic pour la retraire, pas facile de savoir ce que vivent vraiment "les petites gens" qui travaillent.
Alors, entre les agents en longue maladie, les départs non remplacés, les agents communaux craquent, selon la CFDT. Au lieu de vouloir municipaliser des médecins à plusieurs milliers d'euros par mois, la mairie ferait mieux de remplacer les agents manquants dont l'utilité ne fait aucun doute. Mais il vaut mieux montrer aux électeurs que la ville leur fournit des toubibs dans un dispensaire plutôt que d'embaucher des agents qui ne rapporteraient pas un bulletin de vote.
A en croire la CFDT, le personnel communal est au bord de la rupture. Mais le plus strident, dans cette affaire de mal-être dans une municipalité de gauche dont les patrons vivent comme des gens de droite, reste le projet d'annualiser les plannings, histoire que les agents soient corvéables à merci. Il y a même des heures dominicales mal compensées, nous qui croyions, à Vierzonitude, que le paradis du salarié était dans le marxiste, même très largement dilué, voilà, qui est rageant. Des agents prévenus au dernier moment, raconte la CFDT, des appels le week-end end pour d'autres qui apprennent dans quelle écoles ils vont travailler le lundi. Ca sent quand même l'organisation irréprochable non ? C'est plus facile d'appeler à la révolution et à la sixième république.
Mais tout ça c'est la faute à Hollande qui prive les collectivités de l'argent qui leur est dûe, forcément, le personnel en pâti. Si ce n'est pas malheureux de laisser les socialistes aux commandes, quand même ! La CFDT parle carrément de "collègues en souffrance" et "d'un délitement de la solidarité." Fichtre, la solidarité sociale a du plomb dans l'aile, à Vierzon ? La majorité préfère la solidarité qui se voit, pour l'électorat, c'est porteur, plus que de répondre aux gémissements de quelques fonctionnaires nantis. Bon sang de bois, où est donc passée la gauche ? Dans le siphon de l'évier avec l'eau de la vaisselle. La pellicule grasse au fond ? C'est le Front national qui attend sans rien dire...