L'hôpital de Vierzon peut-il continuer à vivre sous perfusion de l'agence régionale de santé ? On apprend, dans la presse locale que, d’ici la fin de
l’année, l’ARS devrait apporter une aide de 1,150 million. Depuis 2013, plus de 10 millions d’euros ont été injectés par l’ARS et l’État dans
l’hôpital de Vierzon. Et ce n'est pas la réunion de vendredi, au conseil de surveillance, qui a pu lever des doutes. Chacun campe sur ses positions : le maire, président du conseil de surveillance, épaulé par les syndicats, ne veut ni suppression d'emplois, ni suppression de services. Pendant ce temps-là, le directeur, comptable du budget, à qui le maire reproche d'être justement trop comptable, continue d'avancer dans sa recherche d'économies. Ce que fait la mairie de Vierzon, d'ailleurs, en ne remplaçant plus les départs en retraite, si ce n'est pas être comptable de l'argent des contribuables, qu'st-ce que c'est ?
L'interview de la ministre de la santé, cette semaine, dans Libération, préfigure la situation vierzonnaise. Nous sommes au bout d'une logique et l'agence régionale de santé veut, à tout prix, mettre à niveau l'hôpital de Vierzon. On peut toujours refuser la réalité, demander que rien ne bouge (avec l'argent des autres), n'empêche que l'hôpital de Vierzon ne peut pas rester dans cette situation.
Il faut s'attendre à ce que la maternité ferme, que le bloc soit ambulatoire à 100%, que l'hôpital de Bourges, à trente kilomètres de Vierzon, prenne le relais. Il semble clair qu'une ville comme Vierzon, mais comme d'autres villes malheureusement, ne peut plus entretenir un hôpital de proximité en ne comptant que sur la démographie de son bassin de vie. Sur le papier, c'est peut-être possible, sur le terrain, ça l'est moins.
Donc, nous allons assister, jusqu'à ce que la décision tombe, car forcément, une décision tombera, à ce que les uns combattent les autres, sans résultat. Car en guise de concertation, souhaitée par l'agence régionale de santé, nous n'avons, pour l'instant, que des postures politiques et syndicales. Chacun reste dans son rôle. Et vogue la galère. Depuis 2004, l'hôpital s'est transformé. Vierzonitude explique que 32 millions d'euros ont été investis uniquement par l'emprunt, sans aide de l'agence régionale de santé ni de l'Etat. Etonnant que depuis 2004, personne ne se soit battu contre cette incongruité, ni exigé plus d'aides. C'est ce qu'on appelle le retour de bâton.