Exprimer nos utopies... A l'heure où nos élus exhortaient leurs troupes à sortir leurs rêves pour mieux esquiver la réalité, vendredi soir, une réalité douloureuse sortait en kiosque le lendemain matin : le numéro 22.677 du Monde daté du samedi 9 décembre, une carte de France, dans le supplément économie où Vierzon tient toute sa place. Du moins, la troisième, de ce podium dont on se passerait bien, des villes dont le centre-ville arbore le plus fort taux de vacance commerciale.
Entre l'utopie que nos élus veulent qu'on agite pour 2030 et la triste réalité vierzonnaise qui accompagne la fin de l'année, les optimiste ont choisi, les pragmatiques essuient leurs larmes, les politiques se frottent les mains. Toutes les réalités de cette ville qui vont à l'encontre de l'immaculée politique d'ici est niée.
Bien sûr, cette réalité n'existe pas. Il n'y a pas 25% de vacance commerciale à Vierzon. Ce n'est pas vrai. Ces chiffres sont faux, ils ne sont destinés qu'à nuire à la ville de Vierzon. Comme l'insécurité n'existe pas, comme le malaise des agents municipaux n'existe, comme la menace d'une fermeture de la maternité et d'une partie du bloc opératoire n'existe pas, comme l'hypothèse de basculer en zone gendarmerie n'existe, comme les dépôts sauvages qui polluent la ville n'existe pas, comme le rétrécissement de cette ville n'existe pas.
En revanche, la collecte des utopies des Vierzonnais existe bel et bien. Rien de tel que de fantasmer un futur pour effacer les vilaines rides du présent. La réalité est bien trop difficile à dompter, parlons du futur !
Alors, on va nous bassiner toute l'année 2018 avec nos utopies, nos utopitoyables, pour ne pas avoir à commenter l'article du Monde, le tract de la CGT, les chiffres de la délinquance, la page des faits divers etc Nos utopies que nos élus veulent nous arracher n'ont pour but qu'à créer un écran de fumée, à renvoyer dans les cordes ceux qui tirent la sonnette d'alarme, à faire passer pour des grincheux ceux qui s'inquiètent de voir leur ville se rapetisser. C'est aussi faire passer le message politique que les utopies de 2018 ne pourront voir le jour en 2025 que si l'équipe municipale est toujours là pour les sublimer.
Ce n'est qu'une déraisonnable fuite en avant, le fruit d'une politique de prestidigitateur, un vieux truc qui concerne à détourner l'attention du spectateur pour faire apparaître un éléphant derrière un rideau. Certains sont dupes, d'autres moins. Sans doute que les élus ont cette utopie chevillée au corps que le citoyen va tomber dans leur panneau.
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