L'hyper U de Vierzon et son esprit coopératif a installé deux nouveaux services : un immense rayon presse et un service de retrait des colis avec La Poste. "C'est simple, commandez en ligne, recevez un mail et un SMS avec vos codes de retrait, saisissez vos codes sur l'écran 2 codes à 4 chiffres et récupérez votre colis en moins de 15 secondes", lit-on sur la page facebook du magasin. La vie est si simple qu'on commande en ligne et on va chercher son colis chez Hyper U alors qu'on pourrait se le faire livrer chez soi... Passons. Que la Poste qui peine déjà à distribuer le courrier dans de bonnes conditions à Vierzon s'implante dans la grande distribution, ne fait que confirmer son éloignement de la... proximité. Rappelons que le bureau de Poste des Forges a failli passer à la trappe et aujourd'hui on peut retirer son colis dans un hypermarché.
Non, ce qui chagrine un peu plus, c'est ce nouveau et long linéaire de presse et de magazines. L'hypermarché Leclerc de Vierzon a le même. On achète un journal comme on achète un yaourt. "La musique se vend comme du savon à barbe" chantait Léo Ferré. Entre le papier toilette, les serviettes en papier et les mouchoirs, hop, un journal, un magazine. La vie quoi !
A ceci près que les marchands de journaux indépendants ferment les uns après les autres et ceux qui restent galèrent pour maintenir leurs commerces à flot. Certes, il se vend moins de journaux mais si le peu qui reste est trusté par la grande distribution, que restera-t-il aux autres ? Quel modèle de ville veut-on ? De vastes parking avec une galerie commerciale au bout ? Les bouquins, de longs linéaires de bouquins se vendent comme le merlu au rayon poissonnerie.
Voilà donc le cœur du problème : des hypermarchés qui se prennent pour des villes. Rappelons que la librairie-presse-jeux de la galerie marchande a coulé, entre autre parce que les sorties de caisse, face au magasin, ont été remplacées par des caisses automatiques. Mais aussi parce que la librairie de la galerie marchande a tenté de maintenir à flot un point presse au Forum république qui a fermé aussi. Était-ce un besoin vital pour la grande distribution de vendre des journaux et des magazines alors qu'il existe encore une Maison de la Presse à Vierzon, des points-presse (Chaillot) et des tabac-presse ?
Il y a déjà le centre culturel Leclerc qui s'est installé en centre-ville, mastodonte de livres, entre autres. Que faut-il de plus à la grande distribution pour mettre à terre un centre-ville et les commerces qui tentent d'y survivre ? On sait que l'Orée de Sologne avec ses loyers onéreux fait fuir les enseignes. Very-cash a déménagé dans la galerie marchande d'Hyper U, d'autres pourraient le rejoindre. Pendant que la périphérie ponctionne le peu d'activités qui restent en centre-ville, le centre-ville essaie de sortir la tête de l'eau. On attend que la grande distribution ouvre des chambres pour pouvoir être pile à l'heure à l'ouverture du matin. On n'est pas prêt de s'en sortir.