"Ce qui devrait évoluer c'est l'état d'esprit des Vierzonnais par rapport à Vierzon. Ce sont les Vierzonnais qui sont les premiers à critiquer Vierzon. Je trouve ça dommage." C'est une phrase entendue d'une Vierzonnaise, dans le reportage de France 3 consacrée au plan de rénovation urbaine. Ce n'est pas la première fois que l'on entend, en substance, cette réflexion. Cela signifierait que les Vierzonnais n'ont pas le droit de critiquer leur ville, qu'ils n'en ont pas la légitimité. Qu'il vaudrait mieux que ce soit des non-Vierzonnais qui la critiquent. C'est tout de même étonnant ce genre de phrase, non ? Car qui est plus légitime que des Vierzonnais de critiquer Vierzon ?
Sous prétexte que cette ville traverse des difficultés depuis cinquante ans, il faudrait écarter les problèmes, ne pas en parler ou alors sous le manteau.
Sous prétexte que nous sommes la troisième ville de France qui possédons le plus fort taux de vacance commerciale, on ne devrait pas en parler.
Sous prétexte que le chômage à Vierzon augmente, il faudrait les élus dire qu'il baisse sans broncher. Sous prétexte qu'il y a de l'insécurité, il faudrait dire le contre.
Étonnant non ? On veut bien, en tant que Vierzonnais, être compréhensif, mais de là à se taire face à l'impuissance des uns et des autres à remettre cette ville sur de bons rails, il y a des limites. A force de taire les choses, on tombe de haut. Pendant des années, les élus refusent de reconnaître publiquement qu'il existe une forme persistante d'insécurité. Il a fallu des événements graves pour que le procureur de la République de Bourges mette enfin les choses sur la table. Les Vierzonnais sont les plus à même de critiquer Vierzon, car eux, ils y vivent, ils connaissent les problèmes car ils vivent avec. Alors, l'angélisme vierzonnais qui consisterait à adopter la méthode Coué, n'a jamais arrangé le sort de cette ville. La preuve.