Environ 440 commerces, 59 adhérents, 20 personnes présentes, Vierzon troisième taux de vacance commerciale en France, une rue Joffre moribonde, des commerces en difficulté, mais le bilan est "plutôt positif, on est sur la bonne voie avec 59 adhérents, on va continuer à en attirer plus." Bien sûr, comme le souligne la presse, l'office du commerce et de l'artisanat de Vierzon (OVAC), n'a pas tous les leviers. "Pour lutter contre les fermetures de commerces", lit-on, "nous agissons pour apporter des animations et des clients." Alors en matière d'animations, peut-être, en matière de clients... "Un des axes de travail pour 2018 est d’aider à la reprise des commerces." Il faudrait déjà se battre pour que ceux qui existent ne disparaissent pas, non ?
On lit des choses formidables. Par exemple, le montant de la subvention attendue en 2018 de la communauté de communes qui était de 32.000 euros en 2017 et sera de 22.000 euros cette année, ben oui, l'OCAV a quelques recettes. Si la communauté de communes fait des ponts d'or aux entreprises vierzonnaises pour qu'elles s'installent ou s 'agrandissent, on ne peut pas dire que les commerces soient traités sur le même plan. Mais ça ne semble déranger personne. A moins que le faible nombre d'adhérents soit une réponse claire au manque d'ambition de cette ville pour son commerce et que les principaux protagonistes n'aient pas compris le message.
On lit aussi qu'un commerçant de la rue Joffre envisage de fermer son magasin à la fin de l'année. Avec un déménagement et une fermeture en projet cela fera trois commerces rue Joffre. Cela n'émeut personne non plus, pas plus que certains commerces emblématiques de la ville qui traversent des difficultés. Non ce qui compte, c'est d'augmenter le nombre d'adhérents dont on se demande à quoi cela servira s'il n'y a plus de commerces ?
Un commerçant pose cette question : "Mais que faire pour voir revenir des commerces en centre-ville ?" Ben rien. Ne rien changer. Continuer de voter pour agrandir les commerces de périphérie, ne pas avoir un projet ambitieux pour l'avenue de la République et les rues piétonnes, mobiliser des subventions pour rénover l'ancienne Poste sans y mettre un local commercial, laisser le Forum république s'enfoncer dans le marasme... Mais il faut mobiliser les commerçants pour le Paris-Nice sachant que l'arrivée est en haut de l'avenue du 14 juillet où il n'y a pas un commerce. Quand le commerce vierzonnais qui brasse plus de clients que la ville n'attire de touristes aura le budget de l'office de tourisme, on pourra parler de politique pour le commerce et d'ambition politique.
On lit aussi : "Des problèmes fréquents de décalage entre les prix de vente des commerces (fonds et murs) et les capacités des repreneurs sont constatés." Sans blague. Au niveau des loyers aussi. Ce qui est terrible, c'est que dans une ville qui compte un commerce vide sur quatre, certains éprouvent des difficultés à trouver un local vacant pour poursuivre une activité commerciale...
On nous parle d'animations, de sonorisation, d'adhérents, de subventions... Mais qui parle de confort pour les piétons, de verdure, de sens unique, de plaisir de se promener, de centre-ville refait au cordeau, d'arbres, de bancs, de terrasse ? La future place c'est bien joli, mais ce n'est qu'une place ! On ne cherche pas à rendre le centre-ville agréable, c'est possible, mais non, on ne cherche pas à procurer du plaisir. C'est ce qui pourrait faire revenir les clients. Oui c'est une tâche de longue haleine mais en refusant de s'y mettre maintenant, l'an prochain l'OCAV sera content, il aura 60 adhérents au lieu de 59. Et combien de commerces en moins dont on ne parlera pas ?