Nous y voilà. Le centre municipal de santé, un projet lancé en 2011, ne sera pas sans incidence sur les finances locales. Sans blague ? Et ça ne fait que commencer. Les contribuables vierzonnais ont intérêt de serrer les dents, car la visite chez un médecin généraliste du centre municipal de santé, ou chez leur médecin généraliste attitré, risque de leur faire mal à la feuille d'impôt, si l'on sait lire entre les lignes.
"Le coût estimé pour la ville pour le démarrage en 2018 s'élève à 200 000 euros" (NDLR : budget de fonctionnement pour une année) explique la ville "alors même que cette mission devrait pleinement relever de l’État." La ville de Vierzon est trop bonne de faire les choses à la place des autres ! Pourquoi ne construit-elle pas elle-même le commissariat de Vierzon, pour se substituer à l'Etat défaillant ? Pourquoi n'a-t-elle pas construit non plus le nouveau Pôle emploi ? Et les commerces, pourquoi ne s'en occupe-t-elle pas non plus ? Une société paramunicipale a bien construit le siège social d'une entreprise du CAC 40, on ne s'étonne plus de rien à Vierzon.
La municipalité justifie son geste de Bon Samaritain, dans les longues explications qui accompagnent les orientations budgétaires 2018 : "Compte tenu des carences de l’État en matière de santé publique en général et de démographie médicale en particulier (diminution importante du nombre des médecins généralistes et spécialistes), la ville a été contrainte de prendre la décision de créer un centre de santé, ce qui représente forcément un coût pour les finances municipales, même si l'opération bénéficie d'un certain nombre des financements de l'Agence Régionale de Santé et des autres collectivités." Sauf que d'autres communes ont fait des choix différents mais comme ici, tout doit être sous tutelle municipale...
200.000 euros, annonce la ville, on espère que la douloureuse s'arrêtera là. En décembre, les élus ont complété les crédits nécessaires à l'acquisition du matériel pour le centre de santé pour 75 899,00 €. Et pour faciliter le démarrage de l'activité, il était prévu d'allouer une avance de trésorerie à hauteur de 250 000 euros, avance qui sera remboursée à la ville la troisième année de fonctionnement puisque que l'on devrait arriver à l'équilibre au bout de la troisième ou quatrième année. En attendant, il va falloir mettre du charbon dans la chaudière.
Ce centre municipal de santé que l'on nous a vendu comme indolore pour les caisses municipales, se révèle plus gourmand que prévu. A cette première promesse déjà non tenue, s'en ajoute une seconde : le recrutement des médecins généralistes. La première liste, certes officieuse, sent très fort le recrutement local, donc aucune plus-value pour augmenter la démographie médicale, c'est un premier bataillon de médecins vierzonnais, salariés par le centre, qui devrait faire tourner la boutique "L'achèvement du bâtiment construit par l'OPH du Cher en 2017 a permis de réaliser dans la foulée les aménagements intérieurs et l'acquisition de l'équipement nécessaires à l'exercice des pratiques médicales et para médicales que la structure va offrir à la population." Et puis, un centre de santé en périphérie, c'est plus pratique qu'un commissariat en centre-ville.