A Vierzon, s'opposer contre la majorité de gauche, c'est un peu comme ne pas être d'accord avec les cheminots : c'est impensable, c'est une hérésie, ça ne se fait pas. A elle, le privilège de l'humain, aux autres le défaut du capitalisme. La preuve : l'opposition municipale en est arrivée à être transparente, à échanger, pendant les conseils municipaux, de plates politesses, sans penser aux électeurs qui, en 2014, ont pourtant mis peu de voix entre la majorité et l'opposition...
Mais quelle opposition ? La chèfe de file s'est faite élire députée de la majorité. On aurait pu espérer un regain de résistance dans ce territoire vierzonnais ultra-politisée, même pas. La culture de l'opposition, sans être systématique pour reprendre l'expression de ceux qui n'ont pas le courage d'affronter des décisions discutables, n'existe plus. Mais alors, si l'opposition ne s'oppose plus, elle devient comme le parti socialiste, asservie à la gauche radicale qui décide de la pluie et du beaux temps, donc l'opposition aussi fait partie de la majorité. Ah d'accord, il suffisait de le dire !
La politique vierzonnaise se résume désormais à un face-à-face sans relief entre des décisions déjà prises et une opposition qui n'a aucune prise sur son destin. Par exemple, ce jeudi soir, elle annonce voter contre la hausse des impôts. Cette hausse est en partie due, à la création du centre municipal de santé dont le maire ose expliquer, dans la presse locale ceci :
Personne pour contester, personne pour dire que le centre de santé est devenu l'annexe du cabinet médical de Villages qui a fermé en décembre, personne pour dénoncer le fait que l'adjointe à la santé elle même a expliqué pourquoi il est impossible que des spécialistes viennent... Normal, l'opposition approuve le centre de santé mais elle va voter contre la hausse des impôts destiné à le financer ! Ou comment être d'accord pour flatter son électorat et voter contre une hausse d'impôts pour la posture...
A Vierzon, s'opposer devient anti-social ! Pas d'accord avec les cheminots ? Vous êtes anti-social. Pas d'accord avec le centre de santé, anti-social ! Pas d'accord avec les idées de la gauche radicale, anti-social ! La culture de l'opposition n'existe, à Vierzon que dans un sens : à partir du moment où la majorité vierzonnaise n'est et ne sera jamais dans la majorité, elle oppose sa noblesse d'opposition à l'opposition crasse, c'est à dire, tout ce qui est contre elle. Même quand le gouvernement était socialiste, alors qu'il y a des socialistes au conseil municipal de Vierzon, le député communiste partait en guerre contre les décisions du gouvernement, sans que le P.S vierzonnais ne lève le petit doigt. Anesthésie générale. L'opposition n'a même pas donné son avis, dans la presse, sur le conseil municipal à venir. Un huis-clos devenu traditionnel qui se terminera bientôt, comme dans les B.D d'Astérix, un grand banquet entre élus.