Pourquoi la ville de Vierzon et sa zone d'emploi sont-elles toujours les mauvais élèves des chiffres du chômage en région Centre-Val-de-Loire ? ce n'est pas nouveau. Avant, on disait de Vierzon, "la lanterne rouge" de la région, pas pour son appartenance politique, non, pour ses chiffres du chômage.
On peut se réjouir d'une baisse du chômage de 0,7% au cours du premier trimestre 2018 dans le bassin de Vierzon. Mais c'est la plus faible baisse de la région Centre Val de Loire avec 2.957 demandeurs d'emploi de catégorie À (ceux qui recherchent un emploi à temps plein) contre 2.979 au premier trimestre 2017.
Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 3,8% sur le bassin de Vierzon et Vierzon, soit la plus forte hausse de la région Centre Val de Loire avec Nogent le Rotrou, 4.600 demandeurs d'emploi au premier trimestre 2018 contre 4.459 demandeurs d'emploi au premier trimestre 2017.
Une analyse sérieuse nous permettrait de comprendre pourquoi, lorsque le chômage baisse, il baisse moins qu'ailleurs et pourquoi quand il augmente, il augmente plus qu'ailleurs ? Certains élus ont leur petite idée sur le sujet : un problème structurel de formation, un outil industriel en voie de modernisation mais qui n'a pas encore atteint son apogée et un secteur tertiaire faible. Autre élément : la population ne baisse plus, donc le chômage non plus.
Autre élément : les investissements importants de la communauté de communes de Vierzon peinent à porter leurs fruits. On nous vante l'arrivée d'hôtels et de restaurants, mais quelle ville 'na pas de Courte-Paille et d'hôtels Ibis ? Là-dessus, la communication de la communauté de communes nous fait facilement prendre des vessies pour des lanternes : la preuve, lors de la dernière publication des chiffres du chômage, la hausse a été commuée en baisse...
Pourquoi Vierzon ne décolle-t-elle pas ? Trois autoroutes, deux échangeurs, un port-sec au Vieux-Domaine, un parc technologique dans lequel l'intercommunalité a injecté des millions d'euros notamment dans le parking poids-lourd, des zones industrielles bien mieux entretenues que le centre-ville avec des trottoirs et des chaussées comme en rêve la rue Blanche-Baron entre autres, des aides substantielles mais voilà, le chômage recule à très petits pas d'un côté et augmente à grands pas de l'autre.
On nous rétorquera que, sans ces investissements, il pourrait baisser encore moins et augmenter encore plus. Mais il faut avouer que la politique économique ne porte pas ses fruits, eu égard aux sommes englouties. Il y a une déperdition quelque part, à moins que les offres en matière économique ne correspondent aux besoins vierzonnais. On sait que l'économie politique ce n'est pas de l'économie mais un investissement sur les prochaines élections.
Alors, si les élus de la communauté de communes ne se font pas aveugler, une fois de plus, ils devraient réclamer une étude sérieuse sur le pourquoi du comment, le chômage est aussi prégnant à Vierzon. En tout cas, on voit que Pôle emploi a eu raison de construire de nouveaux locaux plus grands que les précédents. Pas spur que cette construction soit, d'un point de vue symbolique, un atout pour cette ville.