"Pourquoi en faire autant pour la maison de la presse et laisser tout les autres ?" C'est un commentaire, laissé sur ce blog, à propos des actions que mènent, depuis que la maison de la presse est en redressement judiciaire, un comité de soutien informel. Question à laquelle on peut répondre : "mais allez-y, lâchez-vous, rien ne vous empêche de vous mobiliser pour tel et tel commerce !" C'est vrai qu'à Vierzon, ça fait un sacré boulot.
Mais c'est vrai surtout que vous aurez remarqué que l'initiative est citoyenne, ni politique, ni associative, citoyenne. Après, emmenées par un comité, les solidarités se font : tel dirigeant d'entreprise aide à sa façon, tel commerce aide à la sienne, tel citoyen prend sa place comme la lecture publique faite, jeudi de 19 heures à 23 heures où une vingtaine de lecteurs se sont relayés.
Si les membres du comité de soutien, chacun dans leur coin, avait eu la même réflexion, le comité n'aurait pas vu le jour. Si chacun avait attendu l'autre en espérant qu'il en prenne l'initiative, il n'y aurait rien. D'ailleurs, la réponse à la question du début est dans la question. "Pourquoi ne faites rien vous-même ?" Bien sûr qu'un comité de soutien du commerce vierzonnais devra voir le jour, c'est obligé.
Mais si celui-là est né, c'est parce qu'il part d'une symbolique, celle de la dernière librairie indépendante de Vierzon, un marchand de journaux, de livres, un commerce qu'on a toujours connu. Alors, au lieu de regarder ce que font les autres à la place de remarquer ce qu'ils ne font pas, on arrive à un consensus mou : le consensus de l'immobilité.
La preuve : aucun élu, de la majorité ou de l'opposition, à la lecture publique pour soutenir le commerce en difficulté, sauf la visite de la députée et celle d'un conseiller municipal frontiste. Quand on laisse une place, d'autres vous la prennent. Et il ne faut pas venir se plaindre quand on déserte un terrain. Les absents n'ont aucune excuse. Aucun relais institutionnel pour partager l'initiative abondamment répandue sur les réseaux sociaux. Ce que l'on appelle brutalement un parti pris.
Alors, qu'on ne soit pas étonné d'en arriver là. Car à force de regarder si celui de devant avance, non seulement on reste sur place mais, en plus, on recule. Et ceux qui reculent osent de plaindre que celui de devant n'avance pas, car il ne lui serait jamais venu à l'idée, de sortir de la file et d'avancer tout seul. Oui, des comités de soutien, il devrait en exister des dizaines à Vierzon. Mais voilà : à Vierzon, tout ce qui n'est pas officiel est forcément suspect.