Journal d'un vieux con... Etonnant qu'à Vierzon (mais aussi ailleurs, rassurons les optimistes et les adeptes du verre à moitié plein), quand on parle du commerce, on a l'impression d'être ringard. A l'évocation d'un souvenir du style "quand il y avait des commerces rue Joffre ou rue des Ponts", on sombre au fond d'un trou à la surface duquel on vous recouvre de cette morgue que les modernes adressent aux anciens...
C'est fascinant ce retournement des choses. Les commerces qui se barrent en sucettes, c'est aussi naturel, désormais, qu'un clic sur Amazon, qu'un colis dans la boite à lettre. Il y a plus de grandes surfaces, à Vierzon, que de poissonniers ou de bouchers-charcutiers. Un commerce qui ferme pour "faute de clientèle" n'empêche pas ceux qui votent dans les commissions d'aménagement commercial de donner leur autorisation pour la construction d'un magasin en périphérie.
Après, on vient nous dire, avec sérieux, qu'il ne faut pas opposer périphérie et centre-ville. Mais qui le fait ? Ceux qui aménagent ! Ceux qui construisent des trottoirs neufs dans des zone industrielles où il n'y a pas de piéton au détriment d'un centre-ville où les trottoir de la rue Blanche-Baron, par exemple, n'ont pas changé depuis 50 ans ! Qui sont les aménageurs des villes si ce n'est ceux qui se sont faits élire à la tête de cette ville depuis plus de cinquante ans ?
Faut-il être un service public, faut-il être une entreprise du CAC 40, faut-il être un syndicat, faut-il être un porteur de projet à haute valeur ajoutée électorale pour avoir droit de cité et droit de (sur) vivre ? Faut-il être en périphérie pour avoir des trottoirs ? Rassurons-nous : le but est simple. Fermer les vitrines et faire du centre-ville un espace de promenade en y réintroduisant le loup. Pour le reste, on imagine de grands tapis roulants qui nous emmèneront en périphérie pendant des liseuses reliées à des algorithmes nous égraineront dans l'oreille, des romans écrits par des machines...