Qu'est-ce qu'une ville sans librairie indépendante, une ville sans choix, une ville dont la pluralité rétrécit, une ville qui se laisse manger par le vide qu'il créé ? Qu'est-ce qu'une ville qui ne se bat pas pour son commerce, pour les emplois qu'il génère, pour son centre-ville ? Certains y voient une conséquence de l'époque, sans doute, le clic frénétique, la facilité du web, la livraison gratuite par un porteur, les prix, le confort de ne pas sortir de chez soi...
Oui, sans doute qu'il y a une perversité de l'époque dans la désertification des commerces, à Vierzon comme ailleurs. Mais pour reprendre une phrase préférée des Vierzonnais et des élus qui ne veulent pas voir la poutre qu'ils ont dans l'oeil, ailleurs, ce n'est toujours pire, c'est parfois mieux. Pourquoi Vierzon ne serait-elle pas un ailleurs ? La plaie s'est ouverte sans qu'on y prenne garde. Puis elle est devenue béante. La rue Joffre en est le symptôme le plus aigu. Chacun y a sa part de responsabilités : les politiques de la ville sans assise, les consommateurs qui vont au plus facile et au moins cher, les investissements massifs en périphérie, le mirage des emplois créés ici et détruits là-bas...
Pour celles et ceux que ça irrite de mettre la pression sur les tenants actuels du pouvoir vierzonnais, précisons que l'Orée de Sologne est né avant 2008 comme la construction du centre culturel Leclerc. Que la rue Joffre a commencé de se vider il y a une paille. Mais depuis 2008, rien ne va mieux... Et aujourd'hui, nous en sommes à compter les jours avant la fermeture de la maison de la presse et de la dernière librairie indépendante. Après le 21 juillet, nous n'aurons plus le choix. Ou si, d'aller dans une librairie d'une ville voisine, mais ferons-nous vraiment l'effort ? L'essence du drame est ici. En 2006, quand la maison de la presse a fait faillite rue Gourdon, le patron de Burotique 2000 l'a reprise.
Mais là ? Qui la reprendra ? Qui osera aujourd'hui rouvrir une librairie-papeterie-presse dans un centre-ville qui ne fait pas vivre les commerces qu'il abrite ? La faute à qui ? Pourquoi les samedi après-midis ressemblent tant à des dimanches ? Pourquoi entendons-nous qu'untel ferme faute de clientèle ? Les vices d'une époque... Tout le monde est responsable, tout le monde a sa part. Mais il ne faut pas le dire. Il y a des choses qu'il ne faut pas dire, ça gratte, ça irrite, ça fait tousser, ça agace...
La maison de la presse fermera le 21 juillet. Il y aura du vide à la place. Et quand on passera devant, on se dira c'est arrivé. Par solidarité, Vierzonitude fermera aussi le 21 juillet au soir., ce blog tirera son rideau. On voit d'ici les cris de joie de ses détracteurs, le soulagement de ceux qui le lisent en le vomissant. Dans la vie, il faut bien faire plaisir aussi, non ? Pendant plusieurs années, ce blog a parlé de Vierzon, pas qu'en bien, mais la réalité est-elle toujours idyllique ? Il n'y aura désormais plus que la réalité officielle. Rien ne changera, mais on ne parlera plus des commerces qui ferment... Il y aura encore moins de choix. La maison de la presse ferme, Vierzonitude baisse aussi son rideau. Liquidation totale.
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Habitant de Vierzon 14/07/2018 08:43
Bémol 18 13/07/2018 10:47
JIM 12/07/2018 18:47
patrick DAZUT 12/07/2018 18:40
Raslebol 12/07/2018 17:07
pierre de vierzon 12/07/2018 16:12
Jacky 12/07/2018 11:39