Mais que s'est-il passé pendant onze ans ? Comment en est-on arrivé à ce point de déliquescence commerciale et surtout, comment, aujourd'hui, la majorité demande encore et encore l'aide des autres pour ne pas finalement, assumer ses responsabilités ? Combien a coûté la concession confiée à la Sem-Territoria pour la relance notamment du commerce en centre-ville ? Combien a coûté la décision de la majorité de se retirer de cette concession, prévue pour dix ans et interrompue en 2017 ? Quelles ont été les réalisations concrètes de cette concession pendant sept ans ?
Lors des voeux de la ville de Vierzon, on comprend facilement que la majorité dégage, une fois de plus, sa responsabilité, dans l'état du commerce de centre-ville, répétant sans vergogne que le commerce est en souffrance dans toutes les villes moyennes. Par conséquent, pourquoi s'inquiéter plus à Vierzon qu'ailleurs, hein ? On comprend, qu'en 2018, huit ans après avoir confié la destinée commerciale et de l'habitat indigne à une société d'économie mixte, nous en sommes au point de départ. On comprend qu'une fois de plus, la ville de Vierzon attend des autres les décisions, du moins les initiatives, qu'elle n'a jamais prises.
On se souvient du siphonnage des commerces de la rue Joffre destiné à remplir l'avenue de la République. Et voilà que la communauté de communes rebouche les trous de la rue Joffre avec une pépinière commerciale largement subventionnée, sans même prévoir un projet de rénovation de la rue piétonne. Un pansement sur une jambe de bois. Et voilà maintenant que devant l'ampleur du désastre commercial de l'avenue de la République notamment, la ville envisage une pépinière commerciale dans tout le centre-ville. Une façon de dire, "voyez, c'est à l'Etat de payer !"
En gros, l'Etat devrait pallier une politique désastreuse du commerce vierzonnais quand on incitait les boutiques de la rue Joffre à s'installer avenue de la République. Et maintenant qu'il y a 19 commerces vides dans cette rue (plus de 25% de vacance commerciale), on prévoit quoi ? Un dispositif subventionné comme celui de la rue Joffre. On appelle la caisse des dépôts et consignation à l'aide, mais où est le projet de cette même caisse des dépôts et consignations à Vierzon ? Après le flop de la concession, on en est encore à se demander qui va accompagner financièrement la reconquête des locaux ? Des locaux qui, depuis 2001? sont référencés insalubres et qui continuent de pourrir sept ans après....
On marche sur la tête. On mobilise des sommes d'argent public considérables pour créer un bowling dans les locaux de la Française, pour construire un centre routier, on emprunte de l'argent pour construire le siège social de Véolia, pour acheter et viabiliser des terrains pour le parc technologique, pour subventionner la construction d'une usine Ledger quand bien même cette entreprise a levé 60 millions d'euros. On présente le projet de la future auberge de jeunesse dans les locaux de la Française comme majeur mais combien va-t-il, lui aussi, mobiliser d'argent public ? Et depuis dix ans, rien sur le commerce, rien pour l’embellissement de cette ville.
Même pas une réflexion sur le devenir urbanistique des rues piétonnes, de l'avenue de la République, de la rue Voltaire. Rien. Ces rues sont exclues du plan de rénovation urbaine au profit d'autres quartiers, qui, sans dire qu'ils n'avaient pas besoin de travaux, n'en sont pas plus prioritaires que le centre-ville. On a laissé s'installer n'importe quelle enseigne avenue de la République, pourvu que les trous soient bouchés. Et on veut faire quoi maintenant ? Comme rue Joffre mettre des galeries d'art, des commerces d'artisanat ? Est-ce qu'on peut être sérieux cinq minutes et considérer que le commerce, ce n'est pas boucher des trous et construire des vagues de béton ? Ce n'est pas QUE compter sur les autres, c'est aussi prendre des décisions locales.
Il y a longtemps qu'on a compris que le commerce n'intéressait pas cette majorité. Qu'elle privilégiait tout le reste sauf le commerce. Qu'à Vierzon, la mission locale avait suffisamment d'argent pour devenir propriétaire de ses locaux (est-ce vraiment une priorité aussi ?) L'ancien bâtiment de la Poste va engloutir plus d'un million d'euros d'argent public ? Est-ce là aussi la priorité à Vierzon, une salle d'exposition après le nouveau conservatoire de musique, la Décale, les nouveaux locaux du Not'ile ? Franchement, ne peut-on pas avoir, enfin, dans cette ville, une vraie réflexion de fond sur ce qu'est réellement le commerce ? Pas simplement un pas de porte qu'on ouvre. Mais un centre-ville paisible, fonctionnel, humain. Et pas un déversoir de béton, seule politique visible depuis quarante ans dans cette cité. On voit le résultat.