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Vierzonitude

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Le Vierzonnais Nader Allouche s'explique sur sa candidature LREM aux Européennes

Publié par vierzonitude sur 15 Février 2019, 14:00pm

Le Vierzonnais Nader Allouche s'explique sur sa candidature LREM aux Européennes

Valeurs Actuelles a publié un article sur votre candidature. Il explique qu'aucun nom n'a filtré sur la liste LREM aux éléctions européennes, sauf, un, le vôtre, et que vous êtes, selon eux, sur la liste en place éligible. Vous seriez le premier vierzonnais député européen. Avez-vous un commentaire?

J'ai lu l'article de Valeurs Actuelles. Je suis touché par les propos très élogieux du papier. Je ne suis pas en mesure de vous confirmer l'information qu'ils ont publiée. Je ne sais pas si je suis sur la liste LREM pour les élections européennes. Je confirme ma proximité avec l'Allemand Christian Kremer, secrétaire général adjoint du PPE, qui rencontrait AKK il y a quelques jours, ainsi qu'avec la Fondation Konrad Adenauer, qui représente la CDU, le parti de Merkel. Comme beaucoup de Vierzonnais le savent, j'ai été invité en Israël par le gouvernement israélien, en décembre dernier, et j'ai travaillé dans quelques pays importants du Moyen-Orient. Ces informations de l'article de Valeurs Actuelles sont justes.

Ce serait un immense honneur pour ma famille et moi de faire entrer Vierzon et notre département au Parlement Européen. Mon grand père maternel est arrivé en France en 1940, enrôlé pour la guerre. Il a travaillé toute sa vie, comme ouvrier du BTP. Mon père est arrivé à Paris en 1989, animé par le désir de fonder une famille qui participe au destin politique de la France et de l'Europe. Dès le plus jeune âge, il m'a encouragé à suivre la voie d'études qui me mèneraient à la politique. Mais c'est à ma mère, Fatna, vierzonnaise depuis ses premiers jours, que je dois mon parcours : mère isolée, après une séparation difficile, elle a élevé seule ses 6 enfants, et a assumé seule la charge financière de son foyer. A Vierzon Villages, où j'ai grandi, nous avons trouvé des amis solidaires, des français de souche qui espéraient tant la réussite de ce fils d'immigré, élevé par une mère isolée, et qui m'ont aidé.

A Vierzon, je n'ai jamais vécu le racisme, ni la malveillance. J'ai eu beaucoup de chance de grandir dans cette ville et dans ce quartier chaleureux et humaniste. Dans notre ville dotée d'une Histoire et d'une tradition sociales solides, les professeurs ont eu à cœur de diriger ce garçon défavorisé vers les niches scolaires favorisantes : l'allemand LV1, la classe de latin et, plus tard, à Bourges, la classe européenne (l'Europe, déjà, à 15 ans, grâce à notre département). Je n'ai pas oublié ce que je dois à Vierzon et aux Vierzonnais, et c'est aussi pour eux que je suis candidat à l'investiture LREM pour les européennes, pour les conduire au Parlement Européen! C'est en Vierzonnais et en mi-Berrichon, mi-Solognot que j'entrerai au Parlement Européen. ​


Vous êtes candidat à l'investiture LREM pour les européennes. Quels seront, si vous êtes élu, les grands axes de votre engagement? ​

Je suis né à Vierzon, dans une famille pauvre. Le budget de la famille, c'était à peu près 2000 euros par mois pour 6 enfants. Pourtant, je n'ai jamais eu le sentiment d'être pauvre quand j'étais enfant puis adolescent. Pourquoi ? Parce que ma mère (j'ai grandi avec un parent isolé) a fait d'immenses sacrifices pour nous assurer un confort plus ou moins égal à celui de la petite classe moyenne. Quels ont été les sacrifices de ma mère ? Très concrètement : la santé, d'abord. Malgré ses graves problèmes dentaires, ma mère n'allait pas chez le dentiste, alors qu'elle y emmenait régulièrement ses enfants.

Je veux défendre un meilleur accès de toute la famille à la santé, et en particulier une meilleure prise en charge des soins dentaires, et ophtalmologiques et optiques pour toute la famille, les parent y compris. On ne doit pas faire le sacrifice de sa santé pour permettre à ses enfants de réussir. Là dessus, Emmanuel Macron est au rendez-vous. Le 14 juin 2018, à Montpellier, il a officialisé l'accord conclu avec les professionnels pour parvenir à un remboursement à 100 % sur certaines couronnes dentaires, prothèses auditives et lunettes.

Les français bénéficient déjà de meilleurs remboursements depuis le 1er janvier 2019, et seront totalement remboursés d'ici 2021. Cela représente un investissement d'un milliard d'euros à l'horizon 2023 pour l'assurance-maladie obligatoire et complémentaire. L'ophtalmologique et l'optique ne sont pas en reste. Comme le Président Macron l'a rappelé, «les problèmes de vue sont la première cause d'illettrisme en fin de primaire». Je veux que l'Europe aussi se saisisse aussi de la question, et voir émerger une Europe de la Santé pour tous. La convergence de la sécurité sociale des pays membres vers le juste modèle de la couverture maladie universelle la plus large possible sera de mes combats. ​

Mon deuxième combat est lié au fait que je suis né dans une famille d'immigrés arabes. Notre famille a parfaitement réussi son intégration en France et a connu une ascension sociale exceptionnelle. Me concernant, je prépare un doctorat un Paris, après une carrière remarquée dans le journalisme et dans les Droits de l'Homme. Ma soeur est DRH dans une start-up à Paris. Un de mes jeunes frères étudie le Droit européen à Strasbourg, a effectué un stage au Conseil de l'Europe et s'apprête à en réaliser un autre à l'Assemblée Nationale à partir de mai prochain. Le petit dernier est en classes préparatoires aux grandes écoles à Paris, dans un établissement à deux pas de la Tour Eiffel. Il a effectué plusieurs stages : à RFI, à l'Ambassade du Kosovo, et s'apprête à étudier un an en Allemagne.

Notre réussite est la conséquence de ce qui suit : mes parents ont très tôt compris le jeu des options à l'école. Ils nous ont inscrit en allemand LV1, en latin et en grec. Grâce à ces trois disciplines, on a rattrapé le retard culturel sur nos autres camarades, français de souche, et on a profité de "niches scolaires", notamment la classe européenne option allemand, que j'ai intégrée en seconde, à Bourges. Quant au latin, il m'a permis de découvrir la perspective de la prépa dès le collège.

Pour cette raison, je veux me battre pour la multiplication des classes d'allemand, des classes de latin et de grec ancien, des classes bilingues (...) qui sont un creuset efficace de l'intégration et de l'ascenseur social. Mais je veux que ces classes bénéficient enfin(!) aux enfants qui en ont besoin. Dans ma classe d'allemand, de la 6ème jusqu'à la khâgne, j'étais le seul adolescent issu de l'immigration extra-européenne, et nous n'étions guère plus de boursiers... Quant à la classe de latin, c'était pire! L'égalité des chances à l'école passe par l'ouverture des "niches scolaires" aux enfants défavorisés. Au niveau européen, je vais me battre pour ouvrir le franco-allemand aux catégories sociales les plus défavorisées! Nous avons une classe européenne option allemand, dans le département (à Bourges). Je veux que nous la développions comme un creuset de l'intégration et de l'ascenseur social, et la mettre d'avantage au contact de l'OFAJ et des fondations politiques allemandes, qui ont, pour les trois principales, un bureau en France. D'ailleurs, comme certains ont pu le voir, mes réseaux allemands sont très importants. ​

La deuxième explication de la réussite de ma famille, c'est peut être la décision si importante de mes parents que nous déménagions à Saint Martin (Vierzon Village). J'avais six ans. Ça a été le début d'une nouvelle vie. Nous sommes passés d'un immeuble HLM, à une maison avec jardin, dans un quartier résidentiel. Nous étions la seule famille d'origine arabe dans notre nouvelle école. Autant dire que le changement était radical! Dans notre ancienne école primaire, où j'ai fait mon CP et mon CE1, nous étions une majorité d'enfants issus de l'immigration (j'ai encore les photos de classe!). L'intégration territoriale, c'est la grande lacune de notre politique de la ville, et de notre politique de mobilité européenne. La vérité, c'est que les immigrés et leurs enfants sont enfermés dans des territoires dont il est très difficile de sortir.

A Vierzon, ce sont les quartiers du Clos du Roy et du Colombier. Nous ne devons pas concentrer le logement social, nous devons le répartir sur tout le territoire pour rendre possible la mixité sociale et faciliter l'intégration des personnes issues de l'immigration : l'Europe n'est pas assez impliquée sur ces sujets du quotidien, laissés aux gouvernements. La traduction européenne de l'intégration territoriale, c'est la mobilité européenne. Malheureusement, la mobilité européenne ne profite qu'à une catégorie de personnes. Je veux que tous, en particulier les familles et les jeunes scolarisés, aient les moyens d'en profiter! A Vierzon, combien de familles pauvres qui n'ont jamais fait l'expérience de Schengen, parce qu'elles n'ont pas les moyens. Un aller-retour Vierzon-Cologne, c'est au moins 200 euros ! Nous avons un vrai problème d'accès à la mobilité européenne à cause, notamment, du coût des transports. ​


Pourquoi avez-vous postulé sur une liste LREM aux éléctions européennes ? ​

Pourquoi LREM et pas un autre parti? La réponse est toute simple : seul LREM a lancé un appel à candidature. Tous les autres partis sont fermés sur eux-mêmes, et choisissent leurs candidats dans un cercle extrêmement restreint. Si vous observez la liste des Républicains, par exemple, les candidats diversité sont toujours les mêmes depuis 10 ans : Rachida Dati et Lydia Guirous. Je ne commente même pas la présence sur la liste LR de Brice Hortefeux. Il n'y a aucun renouvellement.

On place une tête de liste "nouvelle" pour dissimuler que l'immense majorité des autres candidats sont des "recasés" à qui il faut assurer une retraite politique. Si je reviens à Rachida Dati, elle a déclaré vouloir se porter candidate à la Mairie de Paris. Les municipales sont en 2020, dans un an. Pourquoi, dans ce cas, est-elle candidate aux européennes ? Est-ce pour meubler l'année 2019 - 2020 ? Est-ce pour s'assurer un statut et une rémunération, si elle devait perdre l'élection à Paris ? C'est d'autant plus scandaleux, que Rachida Dati pousse le bouchon un peu trop loin : après tout ce qu'elle a encaissé chez Renault (600 000 euros...), elle n'a pas vraiment besoin d'une retraite politique...

Au contraire, La République En Marche présentera une liste neuve, des candidats issus de la société civile, qui ne font pas de la politique pour "faire de l'argent". Quand vous êtes jeunes, issu de la société civile et que vous souhaitez vous engager en politique, votre seule chance c'est la République En Marche. Aucun autre parti ne lance d'appel à candidature auprès de la société civile pour choisir ses candidats. Macron a créé une opportunité exceptionnelle pour la société civile de se ressaisir de la vie politique. ​


On vous voit régulièrement sur les télés du Moyen-Orient : au Liban, en Syrie, en Egypte et même en Israël. Vous voyagez beaucoup. Vous avez accompagné des délégations parlementaires au Maroc, à Bahrein, dans le Sahel. Vous avez travaillé au Liban, en Syrie et en Egypte. Pour quelles raisons ? ​

A 21 ans, je me suis envolé pour Beyrouth où ma carrière a commencé. C'était juste après ma deuxième khâgne. Je venais d'obtenir une double licence "Histoire/ Philo" et d'être admis en master à la Sorbonne. J'ai décidé de prendre une année de césure pour commencer une expérience professionnelle et renforcer mon dossier de candidature à Sciences Po. Pourquoi Beyrouth ? Parce que l'Europe a été défaillante !

Pas assez aisé, je n'ai pas pu profiter, adolescent, des programmes franco-allemands, en particulier des échanges scolaires Brigitte Sauzay et Voltaire, qui auraient pu me permettre de devenir bilingue avant le passage du bac et de commencer la prépa plus équitablement par rapport aux camarades favorisés par leur origine sociale. Ensuite, je n'ai pas pu intégrer un programme anglo-saxon à cause du favoritisme de classe. J'avais fait appel au Rotary Club de Vierzon. ​

Les épreuves de langues sont parmi les plus discriminatoires aux concours. Entre les plus riches qui ont bénéficié de séjours linguistiques très onéreux et ceux qui évoluent dans un environnement international depuis l'enfance, les places des grandes écoles sont distribuées avant-même la prépa : dès le bac, les jeux sont faits. J'en avais conscience, et je savais que je ne réussirai pas les concours si je n'avais pas effectué un séjour linguistique avant le bac ou juste avant la prépa. EF Langues et consorts étaient trop coûteux : comptez entre 5000 et 10 000 euros le programme. La seule alternative, c'était l'OFAJ, qui ne m'a servi à rien pendant toute ma scolarité (il y a là quelque chose à creuser!), et le Rotary Club de Vierzon. ​

La situation était la suivante : j'étais le 1er de la classe pendant toute l'année de la terminale, et je majorais dans les disciplines réputées les plus difficiles : l'Histoire et la Philosophie, notamment. Nous étions deux vierzonnais à solliciter le Rotary, tous les deux dans la même classe. Ma camarade avait des résultats très insuffisants, on ne savait pas si elle réussirait les épreuves du bac. Mais sa famille faisait partie de la bourgeoisie vierzonnaise, depuis deux générations, et sa mère était une amie des responsables du Rotary Club.

Ces derniers qui avaient reçu une recommandation pour moi du chef d'établissement et de tous mes professeurs étaient très embarrassés au moment de m'annoncer qu'ils ont finalement accordé le "séjour américain" à l'autre candidate, pourtant très faible. Je laisse à chacun la liberté d'en tirer sa propre conclusion... Il m'a donc fallu trouver un autre moyen d'acquérir une expérience internationale, et un certain bilinguisme, puisque le franco-allemand et l'anglo-saxon n'étaient pas assez accessibles.​

Le Liban était la solution de facilité. J'ai facilement obtenu un stage à la radio Sawt Al-Mada, à Beyrouth. C'est la radio la plus écoutée au Liban. Elle est affiliée au parti politique du Général Michel Aoun, qui est aujourd'hui Président de la République libanaise. Je tiens à rendre hommage à mes deux parents. Si j'ai pu aller à Beyrouth,

1) c'est parce que ma mère qui économisait de l'argent au détriment de sa santé, a épargné plus de 3000 euros en un an, pour rendre possible mon départ.

2) parce que mon père, qui est un homme extrêmement sécularisé et un grand partisan de la laïcité, m'a enseigné l'Histoire deS OrientS, m'a fait découvrir les chrétiens orientaux et initié à l'actualité du Moyen-Orient.

Je regrette que trop peu de jeunes vierzonnais n'aient eu la même chance que moi, et que beaucoup n'ont pas connu d'expérience internationale. Nous sommes aux 21ème siècle. C'est à présent un droit humain fondamental de pouvoir voyager et de pouvoir travailler à l'étranger, au moins dans le cadre de l'Union Européenne : la fameuse mobilité européenne, qui est si peu vécue pour la grande majorité des gens. ​

Six mois après mon arrivée à Beyrouth, j'ai quitté Beyrouth pour Damas. Là, j'ai travaillé pour une chaîne d'information en continu, et auprès de la communauté melkite, une Eglise arabe qui puise ses racines dans l'Emirat Ghassanides (un royaume arabo-chrétien du IVème siècle après Jésus-Christ, dont la capitale était Damas). L'expérience était passionnante. A mon retour en France, j'ai collaboré avec des égyptiens, notamment Al-Azhar, le Vatican de l'islam. Depuis, je suis régulièrement invité au Moyen-Orient comme expert, et j'accompagne des délégations parlementaires françaises. C'est ma carrière. ​

Aujourd'hui, je retrouve mes premières amours : le franco-allemand et l'Europe. J'ai été à l'initiative du forum franco-allemand de la fondation Konrad Adenauer, la fondation politique de la CDU (le parti de la chancelière Merkel), en octobre 2018, et j'entends continuer à m'enraciner en Europe, avec ma propre perspective sociale et euro-méditerranéenne. ​

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L
je viens d'apprendre la victoire de la liste LREM emmenée par Mme Loiseau (levant les bras au ciel pour manifester ce succès)....ce n'est pas très surprenant car les "leaders" de cette formation politique sont vraiment captivants,populaires et charismatiques....<br /> hier soir sur les plateaux TV l'image représentant Mme Loiseau en grand vainqueur du scrutin résumait assez bien l'état de notre démocratie<br /> no comment
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H
Attention ce jeune talent semble etre surtout un beau parleur de haut vol
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A
Désolé, c'est tordre la réalité à son avantage que d'affirmer que c'est parce que sa "mère économisait de l'argent au détriment de sa santé" qu'il a pu payer son voyage au Liban à la fin de ses études.<br /> <br /> La CMU permet en effet au plus démunis de se soigner gratuitement depuis pratiquement 20 ans.
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