Emmanuel Fabre, 45 ans, sapeur-pompier professionnel à Vierzon, pratique la course à pied et le trail comme d'autres respirent. Il consacre d'ailleurs un blog foisonnant à sa passion. "L'avantage de ce sport, explique-t-il sur son blog, c'est courir pour se faire plaisir, voire goûter aux sensations fortes et au plaisir de la "défonce" en pratiquant, chacun à son niveau et à son rythme, des sorties plus ou moins longues sur tous les terrains, des entraînements spécifiques... tout en découvrant des paysages merveilleux et splendides."

Photo extraite de la page facebook d'Emmanuel Fabre
Marathon, semi-marathon, trail, ultra trail, rien ne lui fait peur. Il vient de boucler l'Ultra Asia Race, une course à pied de 160 km en quatre étapes avec 6000 mètres de dénivelé positif, 7000 mètres de dénivelé négatif et en autosuffisance.
"Chaque concurrent doit porter son propre sac à dos contenant sa nourriture, ses équipements obligatoires et ses équipements personnels. La course se déroule sur le continent asiatique, au Nord Ouest du Vietnam dans la région de Mai Châu à la frontière du Laos", explique-t-il sur son blog.

"Chaque concurrent doit porter son propre sac à dos contenant sa nourriture, ses équipements obligatoires et ses équipements personnels. La course se déroule sur le continent asiatique, au Nord Ouest du Vietnam dans la région de Mai Châu à la frontière du Laos", explique-t-il sur son blog.
"Les participants doivent suivre le parcours balisé par les organisateurs et les indications sur la carte donnée avant le départ. Il existe des points de contrôle situés à intervalles réguliers. L'itinéraire permettra de découvrir une région luxuriante et très accueillante. Le parcours technique et varié traverse de nombreux villages et des rizières dans les montagnes verdoyantes. Chaque soir, l'hébergement des compétiteurs se fait chez les habitants, dans des maisons traditionnelles sur pilotis. Un soutien technique et une équipe médicale sont présents durant toute l'épreuve."
Voilà ce qu'il écrit à propos de la dernière étape de son trail :
"Etape 4 et dernière (jeudi 28/03 - 43 km).
Après la journée épuisante de la veille, c’est reparti pour la der ! Dans ma tête, j’ai qu’une envie, faire le maximum et tout donner. 7h00, c’est le départ du village de Xôm. Mes jambes sont pas trop mal (voilà pourquoi je m’entraîne aussi dur en préparation). Les 2 premiers kilomètres sont en montée, et je prends la tête dès le début, Sascha Zipp, l’allemand, est à une cinquantaine de mètres de moi, je le sens plus en difficulté, il n’a sûrement pas récupéré des 9h30 de course de l’étape 3. Je monte en courant et je me rends vite compte que derrière je creuse l’écart. Aujourd’hui, je ne lâche rien tout en étant très prudent pour le balisage et concentré sur le fait de ne pas se blesser. Jusqu’au km 8, le parcours en single est roulant. Du km 8 à 11, nous empruntons une route montagneuse qui traumatise bien les quadriceps. De temps en temps je regarde derrière moi pour visionner mon avance. J’aperçois mon ami Sascha qui marche dans les ascensions. Je profite donc de continuer à monter en courant. Au CP 1 (km 15) à Pu Bin, j’arrive sur une partie de glaise où les appuies sont compliqués. Ça passe ! Du km 18 au km 22, je retrouve une route montante. À partir de là, après avoir bifurqué sur un single-track, je vais descendre une montagne pendant 8 long kilomètres, herbeux puis rocailleux et parfois un sentier aux ornières incroyables. La concentration est de mise ! Malgré tout, je chute lourdement à cause d’une racine, sans pourvoir mettre mettre mes mains avant ma tête. Le visage légèrement saignant au niveau du front, mais pas d’inquiétude ça doit être une éraflure. J’arrive au km 30, lieu du dernier CP, au village de Van. Bon maintenant, il ca falloir lutter avec son mental. Plus que 13 km avant le finish. Je traverse des villages où de nombreux enfants me demandent mon nom en anglais, parfois ils me suivent en vélo, moment très agréable. À 10 km de l’arrivée je commence à sentir de la fatigue physique, je ne me suis presque pas arrêté tout en relançant. Passage dans des cultures. Entre le km 35 à 37 sous un soleil plombant, une brutale ascension en plein soleil. Je souffre. Les jambes sont cuites. J’arrive sur une dernière partie de route qu’en descente, histoire de me finir. Je grimace, je gémis. C’est interminable ! 5 km de descente ! Usant. Au dernier kilomètre, on me propose un coca frais, je le prends comme un cadeau tombé du ciel. Dernière ligne droite sur 1 km de sentier, je donne tout ce que je peux ! Je termine ému, fatigué, heureux avec une grosse pensée à mes proches. L’Ultra Asia Race est terminé ! Je finis 1er au scratch ! Une victoire qui restera gravée à jamais !"