En mai dernier, après les élections européennes, France 3, écrivait que "dans cette ville ouvrière au passé fortement ancré à gauche, les électeurs auraient glissé dans l’urne leur colère sous forme de préférence pour l’extrême droite." C'est faux. Le score du Rassemblement National, à Vierzon, n'est pas le reflet d'une colère mais d'une adhésion, profonde, aux thèses de l'extrême-droite. Il faut arrêter de dire que les gens jettent leur colère dans le parti de Marine Le Pen. Ils partagent ses idées.
Car l'évolution du vote extrémiste de droite à Vierzon montre qu'il existe un véritable ancrage. La colère se conjurerait plutôt dans l'abstention, où, dégoûtés, les électeurs s'y réfugieraient. On le voit bien, dans les résultats des dernières Européennes, ni le PCF, ni la France insoumise, sont les partis de la contestation et de la "révolution". Déchirés dans des batailles d'ego et dans leur souci de survivre, ils en oublient le principal : l'électeur. Mais on ne peut pas dire qu'à Vierzon, le R.N les soigne mieux, son invisibilité est pourtant sa force. Allez comprendre.
Le porte-parole de l'extrême-droite vierzonnaise estimait qu'il avait puisé dans les voix de gauche. Ce n'est pas nouveau. La porosité entre les deux extrêmes, droite et gauche, fait ainsi le lit de l'augmentation de la puissance du vote R.N. La conseillère régionale des Patriotes ne vient-elle pas d'un syndicat de gauche ?
Le maire de Vierzon estimait que "Vierzon n’est pas un îlot communiste au milieu d’une mer d’électeurs du RN. La ville a suivi une tendance nationale". Mais cela fait combien de temps que Vierzon suit la tendance nationale ? Bien sûr, que les élus de la majorité ne diront jamais que le vote R.N est un vote d'adhésion, ce serait avoué leur échec, à juguler le R.N et les idées d'extrême-droite, ce serait mettre les mains dans le cambouis, épouser des idées qui ne sont pas les leurs, car pour la gauche, la sécurité est de droite par exemple. Encore faut-il avoir les moyens de combattre le R.N. A Vierzon, n'est-il déjà pas trop tard ? Pour ce faire, on voit alors le PCF draguer la République en Marche pour être sûr, au premier tour, d'être devant l'extrême-droite. On en est là.