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Vierzonitude

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Les Prédateurs, à quelques heures de leur destin

Publié par vierzonitude sur 11 Mai 2019, 05:40am

Les Prédateurs, à quelques heures de leur destin

Dans quelques heures, les Prédateurs seront face à leur destin. Et nous, face aux Prédateurs. Jamais, l'arène de l'Entrepose ne sera soumise, comme ce soir, à une telle pression. Au terme du match contre les Rapaces de Reims, ce soir, il n'y aura que deux alternatives : la joie immense qui tombera du plafond de l'Entrepose. Ou une frustration à laquelle on n'ose pas penser. Ce soir, c'est le grand soir des Prédateurs. Vingt-et-un ans après leurs balbutiements, les voilà, à une marche de l'Elite, à quelques centimètres d'une montée, à deux pas du zénith de ce championnat de Nationale 1. 

"La pression... En effet, contrairement à beaucoup de clubs en France pour qui jouer devant cent spectateurs est énorme, ici à Vierzon, on a une grande famille derrière nous. Que ce soit nos proches, nos bénévoles, nos supporters, nos sponsors ou encore nos élus, on se sent redevable de tout ce qu'ils nous donnent", c'est ce que nous confiait le capitaine des Prédateurs, Alix Girardin.

Les supporters sont au taquet. Tendus comme des arcs. Prêts à rugir leur fièvre dans l'antre de l'Entrepose, ce ventre brûlant dans lequel grossit un public de plus en plus nombreux, curieux, fidèle, passionné. Les supporters des Vierzonnais, élus meilleur public de France, ont pour la plupart adopté les couleurs des Prédateurs sur leurs profils Facebook. une marée rouge et noire, qui porte sur son dos leurs joueurs, leur équipe, leur club. C'est fantastique cette frénésie autour du roller à Vierzon.

Je suis devenue supportrice grâce a ma sœur et à mon neveu Tony Dacosta qui jouait au club.  Elle me disait toujours :  viens voir un match des Prédateurs, je suis sûre que tu vas adorer. Un samedi soir, je suis venue voir un match et j’ai découvert ce sport et c’est devenu pour moi une vraie passion. Je suis devenue fan et mes enfants aussi, ça tombait bien, je suis revenue et revenue, j’ai commencé par tenir la buvette les soirs de matchs. Jusqu’au soir où il y avait trop de monde dans cette petite buvette,  je suis montée regarder le match dans les tribunes, il y avait un vieux tonneau en fer et un bout de bois , j’ai commencé à taper et à crier, le match d’après, je me souviens que j’allais à la buvette quand Py (NDLR : Pierre Yvon Gomez) m’a arrêté et m’a dit : "toi, c’est là haut maintenant !" Et voilà comment tout a commencé, nous explique Joss, supportrice historique qui sera là ce soir, plus que jamais.

L'équipe sait qu'elle joue sa vie, sportive du moins. Une équipe ? Non, une famille. Le mot revient sans arrêt dans la bouche des uns et des autres. On le voit, à chaque fin de match, à domicile, les joueurs, les supporters, les coachs, joyeux mélange de bonne humeur, d'optimisme.

Lukas Novak nous le disait cette semaine : " Oui, nous sommes une grande famille. Le soutien de tous (sponsors, supporters, bénévoles) est énorme, un grand merci à tous pour que nous puissions faire tout cela.  

Mais le professionnalisme domine. Le jeu, la gagne, l'envie. Cinq ans que les Prédateurs sont en Nationale 1, maintenant, ils en veulent plus, ils veulent l'étoile, leur quête, leur horizon.

Jakub, l'autre Novak, nous le confiant aussi simplement :  L'élite est l'aboutissement du travail accompli par le club et je pense que toute l'équipe attend l'Elite samedi.

La machine a beau être familiale, chacun y bosse, à sa place. Pour le meilleur résultat possible. Autour du groupe, vingt-et-un ans de façonnage et de gestation, il y a le lieu. L'Entrepose. Un aimant. Un cocon. Une arène. Stéphane Chardon, le responsable des sponsors, a compris le rôle de ce lieu. Non, ils ne voudraient pas aller ailleurs. Oui, ils veulent rester là-bas, ils veulent agrandir, ,ils veulent arranger, rénover, améliorer. On le sent, une salle neuve ? Non, l'Entrepose est en fait l'immense grigri des joueurs et des fans, c'est ce lieu tout entier qui leur a donné les entrées vers la N1 et maintenant leur permet de pousser la porte de l'Elite. Stéphane Chardon nous le disait aussi :

"L'Entrepose est l'ADN des Prédateurs, pourquoi partir ? Il faut l'améliorer et je crois que c'est dans les petits papiers de la mairie. C'est une salle mythique, les joueurs adverses prennent des photos quand ils arrivent et nous envient. "

Les historiques comme Pierre-Yvon Gomez, directeur sportif, créateur du club, ronge son frein. Ce soir, il le sait, si les Prédateurs remportent la mise face aux Rapaces, plus rien ne sera comme avant. Jamais un club vierzonnais n'aura flirté avec un niveau aussi élevé. L'exigence de Pierre-Yvon (Py pour les intimes) est une réalité qu'il aimerait toucher du doigt. Il nous le confiait, avec ses mots :

"Pour moi, oui, j'ai toujours été un compétiteur, donc la performance fait partie de mes gênes alors le plus haut niveau, c'est pour moi le Graal. On a bien bossé depuis nos débuts, dehors, à Méreau et notre arrivée à Vierzon avec que des gamins. Pas grand monde croyait en notre avenir, l'aménagement  de la salle avec les gosses et les parents, je pense que c'est ce qui a permis de rester un club familial avec des convictions."

D'autres savent qu'ils arrivent au bout d'un chemin. Emmanuel Verdon, le président, nous a confirmé son départ à la prochaine saison. Ce qui n'empêche pas son regard de briller, ni ses mots de porter son étonnement face à tout ce chemin parcouru. De l'ombre à  la lumière. 

Depuis quelques années, il y a un véritable engouement autour du club et c'est même parfois bluffant. Des vidéos ont été vues plus de 10.000 fois sur Facebook, des articles de presse écrits par Arnaud, toi et d'autres confrères nous ont permis de nous faire connaître, de parler de nous. Les résultats sportifs ont suivi, et cerise sur le gâteau, nous avons joué deux finales Four en coupe de France avec, à chaque fois, plus de deux cents supporters. Ce qui nous a permis d'être élu meilleur public. C'est pas mal pour un club de bouseux ! Donc, forcément on est attendu, on ne peut pas décevoir les supporters, nos partenaires et notre ville.

J'ai discuté avec un journaliste, il y a deux ans et il m'avait dit que lorsque l'on tape "sport Vierzon" sur Google, le moteur de recherche indique clairement les Prédateurs de Vierzon. Alors oui, nous avons une place prépondérante dans le bassin vierzonnais, départemental et regional et si on va au bout la reconnaissance sera nationale.

Alors c'est vrai que quoi qu'il ,arrive, après ce soir, après les deux mi-temps de vingt-cinq minutes, plus rien ne sera comme avant. Toute une ville ou presque se retrouve derrière les Prédateurs, derrière le sport, derrière le maillot de cette équipe qui rassemble plusieurs générations sur le banc du public.

Alors, on croise les doigts, on sera là, nombreux, on va vibrer, gueuler, s'inquiéter, bondir, on va attendre, on va scruter, on va espérer, on va peut-être bousiller nos cordes vocales, et on verra bien. On sera là de toute façon, à vous porter quoi qu'il se passe. La semaine dernière, au terme de votre victoire au match aller contre Reims, on disait ça et on n'a pas changé d'avis : 

"On ne peut avoir que des mots pour l'instant, samedi soir, on aura sans doute la gorge déployée, des cris qui pourront pousser le palet dans les buts adverses. Sachez que c'est tellement bon de rêver grâce à vous, qu'entre les murs de notre sous-préfecture, on sait qu'il existe un endroit, samedi soir, un coin à part où s'accrocher. Alors on ne vous met pas la pression mais si vous pouviez nous décrochez la lune, si vous pouviez grimper cette satanée marche vers votre rêve à vous, le plus fou, sachez que votre rêve sera le nôtre. Sachez que votre réalité sera la nôtre aussi. On vous dit m.... et GOGOGOGOGOGOGOGOGOGO !"

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