La députée Nadia Essayan, est à l'origine d'une tribune publiée ce dimanche dans le Journal du dimanche et signée par plusieurs dizaines de députés de la majorité et de l'opposition. Cette tribune s'inscrit "contre la criminalisation du sauvetage en mer" après l'épisode de l'arrestation, en Italie, de l'Allemande Carola Rackete, la jeune capitaine du Sea-Watch 3.
"Nous, députés de tous bords, nous opposons fermement à la dérive inquiétante qui consiste à emprisonner des personnes qui sauvent des vies. C’est le cas de la jeune capitaine du Sea Watch 3, arrêtée par la police italienne le 29 juin pour avoir accosté sans autorisation, après un blocage de 17 jours dans le port de Lampedusa. Ce bateau transportait une quarantaine de migrants dont l’état de santé était précaire, sans qu’aucune solution ne soit apportée.
Nous apprenons la libération de Carole Rackete qui fait par ailleurs toujours l’objet d’une enquête. Pia Klemp, autre capitaine qui a également sauvé de nombreuses vies en Méditerranée, reste poursuivie par la justice italienne. L’arrestation et la poursuite de ces deux femmes ont soulevé l’indignation au-delà des frontières. Ni elles, ni leurs équipages, ni les ONG propriétaires des bateaux, ne peuvent être passibles de sanctions pour des actes humanitaires.
Le droit maritime international impose de sauver les naufragés mais leur accueil reste trop flou et la collaboration entre les pays de premier accueil et les autres n’est pas établie avec des règles suffisamment claires, entraînant ainsi des situations de blocage comme celle qu’ont connue les demandeurs d’asile du Sea Watch, en dépit de leur état de santé dégradé.
Nous sommes conscients de cette difficulté et du chemin qui reste à faire pour un meilleur partage des responsabilités entre nos pays.
Nous demandons que les États européens se mettent d’accord au plus vite pour trouver au niveau européen un mécanisme de débarquement qui permette que la responsabilité ne repose pas sur un seul État mais sur plusieurs.
Nous demandons aussi que le débat sur la dépénalisation du délit de solidarité (décidée en France par le Conseil constitutionnel, le 6 juillet 2018), soit ouvert au niveau européen, afin que le 'principe de fraternité' gagne du terrain.
Pour que l’Europe reste une terre d’humanité!"