La rentrée littéraire bat son plein dans la presse. Les rayons regorgent des nouvelles couvertures. Les doigts vous grattent et les mains vous piquent. Mais qui ? Lequel ? L’hebdo Lire le résume très bien : “la rentrée littéraire, c’est un peu la Française des jeux. Il n’y a qu’à voir toutes ces couvertures bigarrées exposées sur les étals des librairies aux allures de tickets à gratter chez les buralistes. La littérature ne serait-elle qu’un jeu de hasard ? Beaucoup de perdants, quelques remboursés et seulement une toute petite poignées de gagnants.”
A croiser les nombreux articles de presse vantant les choix des uns et des autres, il existe un constat clair : on retombe sur les mêmes. Preuve que les attachés de presses des maisons d'édition ont bien travaillé. 524 romans pour cette rentrée. Un chiffre vertigineux pour le lecteur. Envoûtant. Même si le choix est large, le lecteur a-t-il accès à ces 524 bouquins-là ? Comment peut-il être informé de façon complète sur les 524 nouveaux lives de cette rentrée ?
Les choix de telle revue, de tel journal, de telle rédaction sont forcément guidés par autre chose qu’une découverte inopinée d’une pépite. Bien sûr, il y a les auteurs dont les noms sont (ou pas) déjà une promesse de qualité. Puis les autres, les sans-grade, les petits qui, sans le porte-voix des grosses machines éditrices et de leur service de presse, ne peuvent pas se faire entendre ?
Pourquoi n’existerait-il pas le livre des livres à chaque rentrée, celui qui recense les 524 livres de la rentrée littéraire, couverture, résumé, nom de l’auteur, maison, d’édition ? C’est un vertige, ces 524 romans, et une frustration pour le lecteur. Déjà il sait que toute une vie ne lui suffira pas pour écumer les livres existants parce qu’on en rajoute des couches substantielles tous les jours.
Mais vivre dans l’ignorance des livres qui existent, c’est insupportable. Il reste les libraires, capables, elles de dénicher la pépite. Les best-sellers se vendent tout seuls, ils ne les pousseront pas. Mais le petit auteur, ils peuvent le faire émerger. A condition qu’il y ait encore des librairies, des libraires, des gens qui lisent ce qu’ils vendent. Lire, il n’y a rien de mieux. On parle même, aujourd’hui, de bibliothérapie, des médecins qui prescrivent la lecture ou un abonnement dans une bibliothèque.
524 romans, la tête tourne. Rien que pour les yeux, il y a une dimension charnelle à voir tous ces livres, à les toucher, sentir leurs pages. Ceux que l’on voit cachent surtout ceux que l’on ne peut pas voir. Alors, la rentrée littéraire, c’est toujours un bonheur de promesses mais aussi, et peut-être surtout, la conscience d’une énorme frustration, plus grande pour ceux qui ont écrit et qui ne seront pas ou pas beaucoup lu que pour ceux qui lisent.
Alors, chassez la pépite, lisez par hasard et faites partager vos découvertes. Ici même, si vous le souhaitez, donnez-nous vos coups de coeur, vos choix, vos déceptions même. Mais ne restez pas tout seuls derrière vos pages !
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Optimiste 28/08/2019 22:51
vierzonitude 28/08/2019 22:57
J 26/08/2019 08:53