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Vierzonitude

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Les Galeries ferment mais nous aurons le plus grand Lidl du Cher !

Publié par vierzonitude sur 30 Septembre 2019, 05:40am

Les Galeries ferment mais nous aurons le plus grand Lidl du Cher !
Les Galeries ferment mais nous aurons le plus grand Lidl du Cher !

Tandis que le plus grand Lidl du Cher reflète Hyper U dans son bardage en miroir, tandis que le supermarché Aldi impose son austérité architecturale où se tenait un bâtiment qui avait quand même plus de gueule, pendant que sur les hauteurs de la ville, la grande distribution se partage ce qu'il reste de dignité commerciale à Vierzon, les Galeries ont annoncé leur fermeture. Certains n'y verront aucun rapport, habitués à ce qu'ils sont, de servir des théories qu'ils nous servent pour garantir la hauteur de leur raisonnement : non, ce n'est pas la grande distribution qui tue le commerce de proximité.

N'empêche que d'ici quelques semaines, deux nouveaux mastodontes ouvriront leurs portes et dans une ville qui ne multiplie pas les habitants, donc le pouvoir d'achat comme des petits pains, on se demande ce que tout cela va donner. A l'heure où, on nous martèle, qu'il faut consommer moins mais mieux, à Vierzon, on fait le contraire : on fait consommer plus et moins bien. On verra le jet set local trancher le ruban de ces deux commerces en nous affirmant que c'est bon pour l'économie, pour l'emploi, pour le choix et patati et patata. Quand nous n'aurons plus rien en bas, on pourra toujours se féliciter qu'en haut, nous avons le plus grand Lidl du Cher !

Les Galeries ferment mais nous aurons le plus grand Lidl du Cher !
Les Galeries ferment mais nous aurons le plus grand Lidl du Cher !
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C
Coumel
30/09/2019 15:48
Tout cela est triste, bien plus c'est affligeant.<br /> Je ne reconnais plus ce qui était des espaces agricoles aux portes de la fôret de Vierzon roite de Neuvy, quand j'allais chez mes grands parents à la Jouanetterie. Tout est laid et semblable à tous ces espaces commerciaux qui ont défigurés la France du nord au Sud, d'Est en Ouest ôtant toute vie au centre ville. C'est fou !!!
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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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