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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Maintien du commerce : le combat de seconde zone

Publié par vierzonitude sur 28 Septembre 2019, 10:11am

Maintien du commerce : le combat de seconde zone

Défendre le commerce est-il politiquement casse-gueule ? Il existe, manifestement, des combats plus nobles, plus glorieux, qui doivent rapporter plus, en matière électorale, que la simple défense d'une boulangerie qui ferme, d'un magasin de vêtement qui baisse le rideau ou d'une rue qui croule sous les pas-de-porte vides. Il existe plusieurs sortes d'énergie dans les combats qu'une ville et ses élus peuvent mener : l'énergie molle utilisée pour défendre le commerce du bout des doigts, sans conviction, sans comprendre l'utilité de le faire.

Après tout, la grande distribution sera là pour applier les manques. Et l'énergie vive pour défendre des choses qui, finalement, ne dépendent pas de soi, mais des autres. On va citer l'hôpital. Derrière la noblesse d'un combat et de la nécessité qu'il y a eu et qu'il y a encore à le mener pour maintenir le centre hospitalier, on a vu aussi qu'il est possible de mobiliser, de fédérer, d'obtenir, de tenir tête, de désobéir, de convaincre. De gagner.

Combien de motions votées au conseil municipal et au conseil communautaire pour maintenir le niveau du trafic ferroviaire, les trésors publics, le niveau de retraite, le nombre de fonctionnaires (alors qu'on ne remplace pas les départs à la retraite à Vierzon...) Curieusement, on voit des drapeaux rouges s'agiter quand des licenciements menacent une entreprise.  Mais pour les commerces, personne pour manifester.

Quand les salariés des commerces de l'Orée de Sologne qui ont fermé ont été virés, aucun sursaut municipal et syndical local. Les Galeries et ses neuf salariés, qui va s'en soucier ? Si l'on mettait bout à bout tous les emplois perdus dans les commerces qui ont fermé depuis cinq ans à Vierzon, on obtiendrait l'équivalent d'une grosse entreprise; Là, on accuserait son responsable de s'être enrichi sur le dos des autres et d'avoir viré tout le monde. Et les salariés des commerces ? Personne ne pleure.

Quand le magasin Plus a fermé, pas un élu n'a attendu les salariés à la sortie de leur dernier jour, mais une poignée de citoyens, oui. Il y a des combats nobles ici, et des combats de seconde zone. La désertification d'un centre-ville, la fermeture de la boulangerie d'un quartier, n'intéressent pas les pros de la politique. Pas assez porteur dans un bilan. Alors, on va surtout ne pas parler des commerces qui battent en retraite mais de ceux qui ouvrent, c'est plus noble, surtout quand un élu peut faire croire que c'est grâce à lui. En revanche, quand un commerce ferme, ce n'est jamais de sa faute. Il n'est pas là. Il n'a pas la main. Pas plus qu'il ne l'a d'ailleurs sur l'hôpital, les trésors publics. Mais il ne peut pas se reprocher à lui-même de n'avoir rien tenté...

Pourquoi les commerces seraient-ils moins importants qu'un hôpital ? A quoi servira un hôpital dans un centre-ville que plus personne ne fréquentera ? Pourquoi la ville, Vierzon, n'est-elle pas perçue comme un tout indissociable ? Pourquoi faut-il qu'il y ait des combats à mener, de préférence face caméra et des combats à ne pas mener car dénués d'intérêt pour ceux qui pourraient les déclencher ? La défense d'une ville ne se fait pas par morceaux. Une ville est un ensemble. Mais ici, le commerce pèse peu. Il y a plus de noblesse à couper le ruban de Ledger qu'à tenter de sauver la dernière librairie indépendante de cette ville. Il y a plus de noblesse à bétonner une prairie et à bitumer des petites fleurs qu'à se découper en quatre pour sauver une enseigne.

C'est sans compter sur les bistrots qui se font de plus en rares, les boulangeries réduites à la portion congrue, les commerces transformés en logements, des rues entières déshumanisées, des secteurs où il n'y a que la bagnole qui fait du bruit pour rompre le silence gênant des absences d'enseignes. Et certains, aveuglés par on ne sait quel discours, quelle habitude, quel aveuglement et quel renoncement, veulent nous faire croire qu'ailleurs c'est pire, sans aspirer une seule seconde à un autre souhait beaucoup plus noble, que ce serait être bien mieux. 

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Et vous Wizard que faites vous encore à Vierzon?Qu'attendez vous pour vous exiler aux USA ou dans le Golf?
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A
plus de commerces de proximité , plus d'industrie, plus de paysans plus de services publics , tellement est le projet des libéraux américansés
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W
Caricature du discours d'un collectiviste qui a toujours été maintenu à flot et à bout de bras par un système qu'il rejette.<br /> Si toi pas content, toi retourner derrière l'ancien rideau de fer où tu pourras apprécier les choses...
A
Dans certains villages on peut acheter des timbres chez le boulanger, des services de la Poste chez les buralistes parce que le Poste a décidé d'abandonner ces zones. Peut etre que la ou il n'y a plus de boulanger on peut acheter son pain au bureau de poste ? Bienvenu en IDIOCRATIE pays dirigé par les shadoks , saboteurs du modèle français
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