Vierzon est gourmande en jumelages : quatorze villes dans le monde, Europe, Asie, France, Alsace, dans la Meuse... Une vraie boulimie.
Le plus ancien remonte à 1955, avec Rensburg, en Allemagne de l'Ouest (République fédérale allemande, RFA à l'époque), suivi, de Bitterfield, jumelage emblématique, scellé en 1959 et destiné à marquer les dix ans de la République démocratique allemande (RDA), l'Allemagne de l'Est. Le octobre 1959, suite à l’élection municipale de la liste conduite par le Docteur Mérigot, la ville de Vierzon signe un traité d’amitié avec la ville de Bitterfeld, à l’occasion du 10 ème Anniversaire de la R.D.A.
Chaque année, dès 1959, une délégation de jeunes vierzonnais visitait la R.D.A. pendant les vacances scolaires, tandis qu'au printemps, de nombreux enseignants de Vierzon participaient aux Symposiums des Enseignants organisés en R.D.A. (à Leipzig, Bitterfeld) comme en 1975, 1987, 1989.
Quatre ans après la signature, une délégation vierzonnaise (Jacques Rimbault, Suzanne Labertonnière, Louis Duroir, Roger Leclerc, Etienne Palat) rendent visite à leurs nouveaux amis avec une liste, en main, de visites diverses comme le foyer des vieux travailleurs, les usines... Après Rendsburg, à l'Ouest, Bitterfield, à l'Est vient équilibrer les relations... diplomatiques. Deux états, deux villes, deux jumelages.
RFA et RDA
Le 11 octobre 1959, Vierzon paraphe la charte utile au rapprochement des deux cités. Les Vierzonnais viennent d'élire une municipalité communiste avec, à sa tête, le docteur Léo Mérigot. Sur le document de l'époque, le tout frais maire de Vierzon précise, aux côtés de sa signature, sa fonction de secrétaire fédéral du PCF. Rapprochement de principe, de coeur. C'est Jenohr Rudolf, de Bitterfield, qui prend contact avec les élus Vierzon.
La raison est simple : c'est une ville ouvrière comme Bitterfield, explique l'homme à l'origine du jumelage, lors du jubilé, en 2009. Si les Vierzonnais peuvent librement fouler le sol de l'Allemagne de l'Est, les Allemand de l'Est, eux, ont toutes les difficulés du monde pour franchir les barrières des refus des visas nécessaires. Vierzon choisit ainsi le dixième anniversaire de la RDA pour marquer son attachement, de l'autre côté du mur. Il faut attendre 1985 pour que les premiers habitants de Bitterfeld soient reçus à Vierzon, dix jeunes qui, plus tard, recoivent la visite de dix jeunes Vierzonnais.
Quatre ans plus tard, le mur de Berlin tombe. Et la libre circulation régularise enfin les échanges attendus, plus d'un côté que d'un autre. Vierzon, toujours communiste en 1989, réaffirme, dans une déclaration commune, son intention non seulement de poursuivre mais d'approfondir le jumelage. Deux ans plus tard, les deux villes de l'ex-Allemagne coupée en deux se retrouvent symboliquement en terre vierzonnaise. En octobre 2009, voyage dans l'autre sens : des élus vierzonnais se rendent officiellement à Bitterfield pour le cinquantenaire du rapprochement.