Les dernières surprises électorales étaient venues du score de l'extrême-droite à Vierzon. La surprise de cette campagne des municipales à Vierzon vient de l'abandon de l'extrême-droite à monter une liste, annonce la presse locale.
Voilà qui rebat les cartes. Et voilà qui en dit long sur le destin d'un parti qui, à Vierzon, avait multiplié les scores (premier aux Européennes en 2019, dans une triangulaire aux municipales de 2014...) mais qui est incapable de réunir suffisamment de colistiers. On ne va pas pleurer non plus sur l'absence de l'extrême-droite à Vierzon.
On va nous dire que, démocratiquement, les électeurs (nombreux) du Rassemblement national ne seront pas représentés. Ce qui est en effet un paradoxe mais ce qui montre aussi que des colistiers ne sont pas prêts à associer leurs noms au RN. C'est cela qui devrait faire réfléchir.
A Vierzon, le ciel électoral s'éclaircit. Mais à qui profitera cette absence du RN ? C'est le mystère. D'autant que le chef de file, Bruno Bourdin, a promis de donner des consignes de vote après le 27 février. Une consigne pour quoi faire ? Pour nuire au candidat qu'il aura choisi ? Ou pour lui rendre service. Pas sûr que les quatre listes vierzonnaises en lice voit d'un bon oeil une consigne de vote du RN appelant à voter pour l'une d'elle... Mais le RN n'allait pas s'effacer de cette élection aussi facilement.
La majorité qui aurait rêvé d'un second tour avec le RN doit réfléchir à une autre stratégie. Les listes qui se retenaient de toutes critiques pour ne pas qu'elles profitent à l'extrême-droite vont-elles prendre un peu plus de liberté pour débattre enfin du fond des programmes de chaque liste ? Les résultats des sondages effectués sur Vierzon sont caduques. Est-ce que l'absence du RN va redonner de l'espoir à certains ? Il reste toutefois une évidence : face à la majorité, il existe deux listes d'opposition qui se font concurrence. Cela n'a marché ni en 2008, ni en 2014, mais elles remettent ça en 2020. Devant ce paysage électoral bouleversé, tout reste à jouer. Répétons-le : à qui profitera cette absence ?