Où est passée la campagne des municipales à Vierzon ? Où sont les débats d’idées ? Les confrontations ? Les programmes contre programmes ? Tout se passe hors sol, sur les réseaux sociaux. Quatre des cinq candidats aux municipales de Vierzon ont ouvert une page spécifique.
C’est là qu’ils s’expriment, mettent des photos, des morceaux de programmes. C’est là aussi, c’est vrai, que les débats s’engagent ou pas, que les colistiers des différents s’affrontent. Mais ces débats-là, virtuels, sont limités à celles et ceux qui ont la curiosité d’aller voir ces pages-là.
Parfois même, la litanie des commentaires est un repoussoir. Jamais campagne des municipales n’a été aussi atone. On ne discute pas des projets des uns, ni des bilans des autres. On fait comme si les candidats cloisonnaient leur communication. On fait les marchés habituels. On met en ligne des vidéos cruelles pour les oreilles tant elles sont bricolées. Mais pas de contradiction, comme si chacun tâtait le terrain ou attendait le 27 février pour savoir quelles forces seront en présence.
Seuls le maire sortant Nicolas Sansu et son challenger Christophe Doré font une vraie campagne à travers des réunions publiques. Le Rassemblement national ne communique que rarement sur sa page facebook en répétant un programme national, à la sauce locale. Soit le RN est sûr de gagner, et il ne fait aucune campagne. Soit il a l'intention de ne pas présenter de liste e 27 février faute de candidats.
Mary-Claude Grison, l'élu de l'opposition, candidate au pied levé, n’est visible que sur les marchés avec l’ancien maire Jean Rousseau et d’autres membres de l’opposition municipale. Quant à Lutte ouvrière, la liste vient tout juste de dévoiler sa tête, Régis Robin, ce qui n’est pas une grande surprise.
L’électeur s’y retrouve-t-il ? Le militant oui, tout inféodé à son parti politique ou à sa tête de liste préférée. Mais les autres ? Comment confronter les programmes ? Comment se faire une idée ? Tout se passera donc sur les réseaux sociaux ? Tant mieux pour ceux qui y sont, tant pis pour les autres. A l'heure où il existe une vraie fracture numérique, c'est étrange que tout se soit virtualisé.
Étrange campagne où finalement on ne parle de rien. Si, on parle de soi. On ne débat sur rien. Si, on débat de ses propres idées. On n’insulte surtout pas l’avenir au cas où il faille changer ses positions le soir du premier tour. Tout cela manque un peu de punch et de conviction. L’engagement est, rappelons-le de six ans. Et ce n'est pas anodin. Il s’agit du premier échelon de la démocratie locale. Enfin démocratie, c’est vite dit. On ne pas jouer les rabat-joie maison a connu des campagnes municipales autrement plus concernées.